3 questions à Benoît Marsaud

PDG de Autoliv en Tunisie et Chief Operating Officer du Group Autoliv Inc.

Publié le 3 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Que représente la Tunisie dans votre ?activité globale ?
Benoît Marsaud : Autoliv est un groupe de 42 000 personnes présent dans 30 pays. Nous sommes leader mondial des équipements de sécurité pour la protection des occupants des automobiles, avec 33 % de parts de marché. Notre gamme s’étend des systèmes électroniques jusqu’aux ceintures de sécurité, en passant par les airbags ou les volants. En Tunisie, notre première unité a été créée en 1997. Nous employons 2 500 personnes dans cinq sociétés réparties sur trois sites. À Zriba, nous assemblons des ceintures de sécurité ; à Enadhour et El Fahs, nous produisons des volants, ce qui comprend le moussage des armatures métalliques que nous fabriquons en France et la finition gainage en cuir. Au total, plus de 6 millions de ceintures de sécurité et 3 millions de volants sont produits chaque année en Tunisie.

Pourquoi avoir choisi ce pays ? Avec le recul, remettriez-vous cette décision en cause ?
À l’origine, nous avons choisi un pays francophone, politiquement stable, offrant des coûts de main-d’uvre raisonnables, des supports accordés aux investissements, une bonne logistique de transports et une main-d’uvre de qualité. Lorsque nous nous sommes implantés, plusieurs éléments sont venus conforter notre choix, dont un soutien gouvernemental important au développement de l’industrie. Cela ne se traduit pas uniquement par des subventions, mais par une aide efficace à chaque étape, depuis la création de la société, qui ne prend que quelques heures, jusqu’à son implantation, y compris l’accès rapide à l’électricité, aux télécoms ainsi qu’aux aménagements physiques de zones industrielles où nous avons été les pionniers à nous installer. Nous avons également apprécié la qualité de la main-d’uvre, sa volonté d’apprendre, sa rapide adaptation à notre culture industrielle. La fabrication des équipements de sécurité requiert un système de production très exigeant. La formation du personnel est un point capital, soutenu activement et financièrement par le gouvernement.

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À quelles conditions pourriez-vous être encore plus présents ?
Nous sommes déjà très présents et en constante évolution, nous sommes passés de 1 500 employés il y a quatre ans à 2 500 aujourd’hui. Mais, depuis l’intégration des pays de l’Est à l’Europe, où l’industrie automobile se développe plus qu’en Afrique, les constructeurs ont établi des usines dans ces pays ainsi que leurs fournisseurs. La logique industrielle veut que l’on soit localisé au plus près des marchés. Il serait donc souhaitable d’élargir le savoir-faire tunisien, encore trop concentré sur les opérations d’assemblage. Aujourd’hui, par exemple, nombre d’usines assemblent des produits finis à partir de pièces importées de l’étranger, leur coût de transport efface parfois le gain lié au coût compétitif de la main-d’uvre. Si ces pièces étaient produites par une industrie locale, l’équation économique serait différente, favorisant la pérennité de l’industrie tunisienne.

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