Fin de partie pour Samir Abou Moussab

Publié le 3 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

Au moment même où la bataille de Merdj Ouamane est sur le point de prendre fin, al-Qaïda au Maghreb islamique lance, le 11 avril, deux attaques-suicides contre le Palais du gouvernement et la direction régionale de la police judiciaire, à Alger. Très vite, trois ressortissants libyens sont interpellés à Meftah, dans la banlieue sud de la capitale. Dans un premier temps, les enquêteurs de l’Antiterroriste ne réalisent pas l’importance de leur prise. Jusqu’à ce que les suspects se mettent à table.
On découvre alors qu’ils sont membres de la direction du Groupe islamique combattant libyen (GICL), et que leur émir, un certain Abou Abdallah Sadek, les a dépêchés auprès de Samir Abou Moussab. Les enquêteurs tombent des nues. Ledit Abou Moussab, de son vrai nom Samir Sayoud, est en effet activement recherché depuis 1993.
Originaire de Skikda, dans l’est du pays, cet ancien activiste du FIS est entré dans la clandestinité au lendemain de l’interruption du processus électoral, le 11 janvier 1992. Par la suite, il a mis en place les premières phalanges jihadistes dans sa région natale. La seule évocation de son nom a longtemps terrifié les Constantinois. En septembre 2006, Abou Moussab prend la direction de la zone II (Algérois et Grande Kabylie) du GSPC, en remplacement d’Abdelhamid Saadaoui, alias Yahia Abou el-Haïthem, nommé mufti de l’organisation. À ce titre, c’est donc lui qui planifie et organise les attentats du 11 avril. Lui aussi qui doit recevoir les émissaires libyens. L’occasion de le neutraliser est inespérée.
Les enquêteurs montent donc à son intention un traquenard dans lequel, le 26 avril, Samir Abou Moussab ne peut éviter de tomber : il est abattu. L’enquête s’accélère. Très vite, le réseau de soutien logistique – une douzaine de personnes – est identifié, localisé, puis démantelé. Deux hangars situés dans la région de Boumerdès sont pris d’assaut, à l’aube, par des éléments de l’armée, qui découvrent 9 t de produits chimiques et des centaines de composants électroniques susceptibles de servir de détonateurs à distance. De quoi équiper plusieurs dizaines de candidats au suicide. Les enquêteurs parviennent à reconstituer l’itinéraire suivi par les kamikazes d’Alger, depuis un camp d’entraînement près d’El-Oued, une oasis du sud du pays, et à démanteler une filière de recrutement de jihadistes.
Pendant ce temps-là, une dizaine de ratissages se poursuivaient contre d’autres maquis islamistes. Preuve que Merdj Ouamane n’est pas un cas isolé.

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