Faouzi Lamdaoui, PS

Publié le 3 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

C’est là, sur la dalle d’Argenteuil, que Nicolas Sarkozy a promis, en octobre 2005, à une pauvre dame, de la débarrasser de « ces racailles ». Un an et demi plus tard, à la veille des législatives, Faouzi Lamdaoui rend visite aux habitants de la dalle et des cités alentour, serre les mains, partage une merguez, promet que les barres HLM ne seront pas détruites et que la vie sera plus belle. S’il est élu.
À 44 ans, Faouzi Lamdaoui, ingénieur logisticien dans une entreprise privée, est un militant de longue date du PS mais brigue pour la première fois un mandat électif. Il ne réside dans le Val-d’Oise que depuis peu, mais s’estime plus représentatif de la population que le député-maire sortant, Georges Mothron (UMP), dont il dénonce le bilan et qu’il espère détrôner, fort des 57 % réalisés par Ségolène Royal dans la circonscription au second tour de la présidentielle.
Né à Constantine, en Algérie, il est arrivé en France à l’âge de 10 ans. À Manosque d’abord, dont il garde une pointe d’accent austral, puis dans les 20e et 12e arrondissements de Paris. Son nom et ses origines se rapprochent ainsi de ceux des populations immigrées d’Argenteuil. Pas son costume cravate, ni son parcours classique du collège français de Constantine à l’école d’ingénieurs à Paris. Les habitants des cités d’Argenteuil ne sont pas dupes. « On nous a parachuté le Beur de service, juge Jamel. Il ne nous connaît pas. »
Pourtant, l’égalité et la différence des cultures sont bien ses chevaux de bataille. Le quadragénaire, naturalisé français quand il avait 15 ou 16 ans (il ne se souvient plus précisément), est délégué national sur ces questions au sein du parti et prône une France fière de sa diversité. « Être arabe est un avantage et un inconvénient à Argenteuil. Mais il est temps que l’Assemblée nationale soit à l’image de la société. » Dans cette troisième ville d’Ile-de-France forte de plus de 100 000 habitants, tous ne sont pas – loin s’en faut – originaires d’Afrique, ou en situation difficile. De l’autre côté de la route, en face de l’imposante cité Champagne, des petits pavillons proprets abritent une moyenne bourgeoisie que le programme de la droite a su séduire. En 2002, Robert Hue s’était ainsi fait battre de peu par Georges Mothron et la longue histoire communiste de la ville avait pris fin. En accordant un peu plus de 3 % à Marie-George Buffet au premier tour de la présidentielle, les électeurs de la 5e circonscription du Val-d’Oise semblent avoir définitivement tourné le dos aux « rouges ». Céderont-ils pour autant à la « vague bleue » ?

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