Des ambitions pour l’Afrique

La Banque islamique de développement sur le front de la pauvreté.

Publié le 3 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

« Le spectre d’un monde musulman à deux vitesses, avec une partie qui avance et l’autre qui stagne, voire recule, rend vulnérable l’ensemble de la Oumma », a déclaré le président Abdoulaye Wade, lors de l’ouverture de la 32e réunion annuelle du conseil des gouverneurs de la Banque islamique de développement (BID), le 29 mai, à Dakar. Une répétition générale pour la capitale sénégalaise, avant l’accueil), en mars 2008, du sommet de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI). Cette rencontre de la BID a été l’occasion de lancer officiellement un Fonds de solidarité islamique pour le développement (FSID). Si, à terme, ce sont 10 milliards de dollars qui doivent être mobilisés afin de lutter contre la pauvreté, les contributions volontaires de 25 pays sur les 56 membres de la BID s’élèvent pour l’instant à 1,6 milliard de dollars. Les plus gros donateurs sont l’Arabie saoudite (1 milliard), le Koweït (300 millions), l’Iran (100 millions) et le Qatar (50 millions). Sur le continent, l’Algérie et le Soudan (50 millions chacun) se sont montrés particulièrement généreux. Quant au Sénégal, il a porté son enveloppe à 10 millions. « Cette réunion à Dakar est le point de départ de relations plus étroites entre la BID et les pays africains. Et ces contributions volontaires renforcent le principe de solidarité », s’est réjoui Ahmed Mohamed Ali, le président de la Banque qui va ouvrir un bureau régional à Dakar. Dix-neuf pays africains sont éligibles à ce fonds, soit 322 millions d’habitants.
Dopé par la flambée du prix des hydrocarbures, le poids des institutions financières islamiques est évalué à 230 milliards de dollars et constitue aujourd’hui, face aux bailleurs occidentaux ou chinois, une alternative pour les pays les moins lotis de la Oumma. Depuis sa création en 1975, les engagements cumulés de la BID s’élèvent à 46 milliards. Jusqu’à présent, les volumes accordés à l’Afrique étaient limités, mais les choses évoluent favorablement. En 2002, un plan d’action spécifique a été lancé. Sur les 2 milliards de dollars alloués, plus de 80 % ont déjà été approuvés sur des projets énergétiques, d’infrastructures, ou industriels, principalement, au Mali, au Sénégal, en Guinée, au Tchad et au Gabon. « Nous sommes décidés à développer nos activités », déclare un responsable de la BID.
Les derniers projets validés en sont la meilleure preuve. L’institution est chef de file au Gabon pour la construction du port de Mayumba, d’un nouvel aéroport et de routes. L’étude de faisabilité a été lancée. Le coût total, à partager entre différents bailleurs, est estimé entre 600 et 700 millions de dollars. Au Togo, la BID a été sollicitée pour relancer l’exploitation minière du phosphate après plusieurs années de crise. Cette fois, c’est une cinquantaine de millions qu’il va falloir mobiliser.

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