Al Omrane contre les bidonvilles

Publié le 3 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

Al Omrane (« l’urbanisme ») est un organisme public qui, en 2004, a été chargé de la résorption des bidonvilles marocains. Regroupant divers opérateurs régionaux ainsi que l’Agence de l’habitat insalubre, il s’efforce de tout mener de front : l’assainissement, la réhabilitation et la mise à disposition de terrains constructibles pour l’édification de logements sociaux par le privé. Mais il construit aussi 70 000 logements par an.
Pour reloger les « bidonvillois » dans des logements de qualité, deux formules sont utilisées. Soit Al Omrane aménage des terrains et y construit des équipements publics avant de les vendre aux familles qui se chargent d’y construire de petites maisons conformément à un strict cahier des charges. Soit il bâtit lui-même des immeubles et vend les appartements aux familles.
Dans le premier cas, le lot à construire qui vaut, au départ, 400 000 dirhams n’en coûte plus, à l’arrivée que 40 000, grâce à une cascade d’aides provenant des fonds royaux, surtout du fonds Hassan-II, qui recycle ainsi le produit des privatisations. Dans le second, le prix est ramené de 150 000 dirhams à quelque 35 000. La garantie de l’État accordée par le canal de la Fogarim complète le dispositif et permet aux « bidonvillois », même les moins argentés, de souscrire un emprunt. La traite mensuelle pour l’achat d’un appartement n’excède pas 200 à 300 dirhams, pendant cinq ans.
Un guichet et une équipe unique – où figure une assistante sociale -facilitent l’adhésion des familles à ce processus, de même que la constitution des dossiers et la résolution des innombrables conflits familiaux que suscitent les déménagements. L’architecture des immeubles est de qualité, l’équipement des appartements sobre mais complet. Rachida, qui a quitté depuis peu un bidonville de Ben M’Sick, dans l’arrondissement de Sidi Moumen, à Casablanca, n’est ainsi pas peu fière de faire visiter son intérieur flambant neuf. Mais les appartements ne sont pas toujours aussi spacieux que le sien. Les plaintes sont nombreuses.
« Il est vrai que certaines chambres sont petites, reconnaît Abdelaziz Filali Belhaj, président du directoire d’Al Omrane, mais il s’agit tout de même d’un progrès car ces gens habitaient auparavant dans 5 m2. » À quand l’éradication des 445 bidonvilles de Casablanca ? « En 2012 », promet-il. Inch’Allah.

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