Vos lettres et emails sélectionnés

Publié le 3 avril 2005 Lecture : 5 minutes.

Pardonner aux terroristes ?
Les hommes politiques palestiniens et israéliens qui travaillent actuellement à construire la paix doivent également trouver une formule qui permette un pardon mutuel des belligérants, en particulier ceux qui ont perdu un être cher à cause du terrorisme. Les victimes sont vulnérables et inconsolables. Il faut, de façon rapide et intelligente, trouver une formule pour les récupérer, les pacifier et les « neutraliser », car leurs réactions resteront imprévisibles et dangereuses à l’issue des pourparlers de paix.

Tsunami : bravo à l’Inde !
Le raz-de-marée du 26 décembre 2004 a touché la région côtière orientale de l’Inde et les îles Andaman-Nicobar, causant de gros dégâts, notamment autour de Pondichéry. La catastrophe a suscité un élan de solidarité nationale de grande ampleur, chacun a apporté sa contribution et le pays a été suffisamment fort pour faire face. La première urgence a été assurée par l’armée de l’air indienne. Elle a mis en place les équipes sanitaires et médicales qui ont évacué les blessés, ramassé et identifié les corps, installé des abris temporaires, réparé les canalisations d’eau, d’électricité, distribué des repas, des vêtements, des couvertures, etc.
Dans une seconde étape, le gouvernement indien a fait un effort financier considérable pour réparer les routes, les ponts et l’infrastructure villageoise afin de relancer l’agriculture, l’élevage et, bien sûr, la pêche. La réintégration dans la vie active a contribué au soutien psychologique de tous les rescapés.
Ailleurs dans le monde, c’est la guerre qui laisse régulièrement un paysage de destruction, des sans-abri et une misère comparable. Que font les gouvernements des pays concernés pour y remédier ?

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Alternances difficiles au Tchad
Dans son histoire politique, le Tchad s’est tristement illustré par des événements douloureux qui le placent dans le camp des pays dits « à alternance pénible ». Seul feu Ngarta Tombalbaye a accédé à la tête du pays sans effusion de sang, mais sa fin tragique a fait place à une instabilité politique permanente découlant soit de coups d’État, soit de rébellions. Avec l’avènement de la démocratie, nous avons cru à la paix. Hélas ! de nouvelles stratégies de maintien au pouvoir se sont développées. Les méthodes militaires et policières restent en vigueur, brident et atomisent l’opposition et la société civile. L’alternance politique pacifique dans mon pays semble tributaire de l’évolution mentale au niveau national.

Guérir la corruption
Plusieurs pays d’Afrique sont régulièrement épinglés par l’organisation de lutte contre la corruption Transparency International. L’un des objectifs de l’Union africaine est pourtant de combattre ce fléau, qui constitue un frein à l’économie et au développement.
La solution est entre les mains des hommes politiques. Tant qu’on continuera à faire de la république une monarchie et tant qu’on pratiquera le népotisme, la lutte sera vaine, car l’impunité et l’ambition personnelle et clanique rendront les responsables aveugles aux intérêts de la collectivité. Comme le dit l’avocat Akere Muna (voir J.A.I. n° 2306), la corruption creuse la dette des pays concernés alors que la gestion du bien public devrait être le seul objectif d’hommes débarrassés de leurs préjugés de classe et des soucis inhérents à leur condition économique.

Cherchez l’erreur…
Dans « Ce que je crois », B.B.Y. écrit que la guerre en Irak a coûté 250 milliards de dollars (voir J.A.I. n° 2306). Dans ce même numéro, Rodrigo de Rato, directeur général du FMI, envisage de vendre son stock d’or d’une valeur de 8,5 milliards de dollars pour venir en aide aux pauvres. N’est-ce pas scandaleux ? On trouve des centaines de milliards de dollars pour exterminer les pauvres d’un pays – l’Irak – et pour aider tous les autres, il faut d’abord vendre de l’or dont la valeur est vingt fois inférieure aux dépenses consacrées à une vaine guerre. Le patron du FMI expose, en plein jour, l’une des contradictions occidentales.

Comprendre le dessous des cartes
En tant que fidèle lectrice de votre éditorial « Ce que je crois » et en parfait accord avec les idées que vous y défendez, je souhaite vous dire tout le bien que je pense de votre journal. Votre éclairage me permet de comprendre le dessous des cartes, passé sous silence ou même déformé ailleurs. Même si je n’ai pas le temps de tout lire, votre point de vue sur les pays africains m’est indispensable.
Je souhaite rendre ici hommage à ma jeune soeur, Michèle Firk, journaliste à Jeune Afrique dans les années 1960. Je me souviens que vous aviez relaté sa mort, en 1968 au Guatemala, dans vos colonnes.
Les temps changent, les problèmes demeurent. Nous avons de plus en plus besoin d’une presse authentique, non partisane et détachée des intérêts politiques et économiques des pays dominants. Continuez, bravo et merci.

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En Côte d’Ivoire, le pire est-il pour demain ?
Dans six mois se tiendront, en principe, les élections en Côte d’Ivoire, pays coupé en deux depuis trois ans, où le dialogue politique est au point mort. Les sujets récurrents de la candidature d’Alassane Ouattara, de l’article 35 de la Constitution, de la suppression de la carte de séjour, de la naturalisation des étrangers, de la refonte du foncier rural, etc., ont justifié jusqu’ici une guerre absurde. Il est, certes, nécessaire que cessent les multiples tracasseries administratives et policières à l’encontre des étrangers et de certains de nos compatriotes, mais pourquoi ne pas parler aussi du chômage croissant des jeunes, des problèmes de santé publique, de l’éducation nationale, du sort réservé à nos parents paysans et retraités ?
Que font les Nations unies, aphones et impuissantes en dépit de la présence de plusieurs milliers de ses soldats ? Que fait la France, qui n’a aucune solution de sortie de crise crédible, si ce n’est retirer ses troupes au moment où son mandat militaire s’achève ? Où va la Côte d’Ivoire, qui discute à Pretoria de ses éternels problèmes ? Des engagements y sont pris, reniés quelques jours plus tard et la paix sociale se trouve à nouveau menacée. Triste cycle infernal. Nul n’a la réponse à cette dernière question, pas même les Ivoiriens. Et dire que le pire est peut-être à venir…

Haro sur les vandales de Bamako
Ni la conjoncture sociale ni la psychologie sportive ne peuvent justifier les actes de vandalisme qui ont ponctué la rencontre de foot entre le Togo et le Mali, le 27 avril à Bamako. Ce n’est pas en cassant les feux de signalisation – censés sauver des vies humaines – qu’on trouvera un remède à la dégradation du tissu économique. Le Mali a perdu 400 milliards de F CFA en cinq ans à cause de la baisse des cours mondiaux du coton, sans oublier l’invasion acridienne et les effets de la crise en Côte d’Ivoire. Il est inacceptable de laisser les vandales s’en prendre aux biens publics et privés chèrement établis et qui sont indispensables au développement du pays.

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Mbeki et les Ivoiriens
À la lecture de votre article sur la médiation de Thabo Mbeki en Côte d’Ivoire (voir J.A.I. n° 2304), je me pose une question : les Ivoiriens ont-ils une réelle volonté de faire la paix, de se réconcilier et de revivre ensemble avec la cohésion qu’exige une nation ? Seule cette disposition d’esprit permettra une normalisation de la situation. Les Ivoiriens doivent savoir que nul ne sort entièrement victorieux d’une guerre civile, et la déchirure est longue à guérir.

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