Tourisme haut de gamme

Publié le 3 avril 2005 Lecture : 2 minutes.

« Bienvenue au paradis », annoncent les panneaux à l’aéroport de Mahé. Et c’est bien l’image, sinon le goût du jardin d’Éden que les touristes viennent chercher dans les îles des Seychelles. Ciel rose, mer turquoise, sable fin, oiseaux bigarrés, poissons fluorescents, tous les ingrédients sont réunis pour passer d’agréables vacances. Mais pas à n’importe quel prix… L’archipel aux 115 îles de l’océan Indien n’est pas vraiment une destination pour les routards. « Nous avons une politique haut de gamme, explique Francis W. Savy, directeur exécutif de la Commission marketing touristique des Seychelles (STMA). Il n’est pas question de livrer notre environnement aux hordes de touristes. Nous cherchons des visiteurs de qualité. » Et avant tout « fortunés » pour s’offrir des nuitées oscillant, selon les prestations, entre 100 et 2 000 euros. En moyenne, les 12 000 touristes français ont dépensé, en 2003, 2 300 euros par personne pour un séjour moyen de douze jours.
Le 11 septembre ayant entraîné une légère érosion de la fréquentation, le pays a accueilli 120 000 visiteurs en 2004, soit 2 000 de moins qu’en 2003. La baisse du dollar n’a pas arrangé les choses, les riches clients américains faisant un peu plus attention à leurs dépenses. Des produits proposés entre 300 et 400 dollars la nuit dans l’archipel sont disponibles à Maurice pour 50 à 150 euros.
« Nous rencontrons effectivement une baisse de la fréquentation, mais nos marges commerciales progressent », tient à préciser Francis W. Savy. Pour les autorités, il n’est cependant nullement question de se lancer dans la course « à qui proposera les prestations les moins chères ». La STMA cherche plutôt à promouvoir les marchés de niche (pêche, plongée, excursions d’île en île) et à développer de nouveaux produits comme la location de bateaux. Pour satisfaire les désirs les plus exigeants, les autorités ont créé une école hôtelière et favorisent l’implantation de capacités d’hébergement haut de gamme. À l’horizon 2010, les pouvoirs publics espèrent accueillir 200 000 visiteurs par an.
Pour attirer les investisseurs, l’État a mis en place une série de mesures incitatives : réduction de charges, exonération de taxes… Et négocie avec chaque groupe le niveau de rapatriement de ses bénéfices. « Selon les projets, les investissements dans le pays, les retombées pour la main-d’oeuvre locale, cette part peut aller de 30 % à 70 % », indique Francis W. Savy.
Les autorités ont également l’ambition de redorer le patrimoine culturel, quelque peu délaissé ces dernières années. L’île principale de Mahé et la Digue ne manquent pas d’atouts avec de vieilles bâtisses coloniales, des églises, sans compter les troupes folkloriques qui perpétuent la moutia ou le séga, danses traditionnelles des anciens esclaves.

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