Mobilisation mondiale pour l’Afrique

Publié le 3 avril 2005 Lecture : 2 minutes.

Quatorze milliards de dollars seront mobilisés d’ici à 2015 pour donner un accès à l’eau potable à 300 millions d’Africains. Tel est l’objectif fixé, le 1er avril, par la « déclaration de Paris », adoptée à l’issue de la Conférence mondiale sur l’approvisionnement en eau et l’assainissement rural en Afrique. Organisée à l’initiative du président de la Banque africaine de développement (BAD), Omar Kabbaj, cette conférence a été soutenue par le président français Jacques Chirac. Elle a rassemblé plus de soixante ministres africains et plus de cent cinquante représentants de gouvernements occidentaux, de bailleurs de fonds, d’entreprises et d’institutions spécialisées dans la gestion de l’eau. C’est la première fois qu’un tel rassemblement a lieu sur un sujet unique – l’accès à l’eau potable -, avec un objectif clairement défini : mobiliser de l’argent pour financer des projets concrets.
Dans un message adressé aux conférenciers et lu par son représentant personnel pour l’Afrique Michel Camdessus, le chef de l’État français s’est montré lucide et déterminé : « En Afrique plus qu’ailleurs, l’eau est au coeur de tous les enjeux du développement. Chaque année, faute d’accès à l’eau potable et à l’assainissement, le choléra, la typhoïde et les dysenteries emportent des millions d’enfants africains. Plusieurs dizaines de millions de petites filles sont vouées à la corvée de l’eau quotidienne au lieu d’aller à l’école… L’inaction en ce domaine est non seulement un scandale moral, mais encore une absurdité économique. »
Le montant du programme, évalué par la BAD à 14,2 milliards de dollars sur dix ans (2005-2015), n’est rien en regard du prix de l’inaction. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le coût de l’insalubrité de l’eau et de l’insuffisance des infrastructures de distribution et d’assainissement s’élèvera à 220 milliards de dollars pendant la même période.

Pour Omar Kabbaj, la question est d’autant plus urgente qu’il y va de l’avenir de un Africain sur trois, soit 300 millions de personnes. « Leur alimentation en eau ainsi que l’amélioration de l’assainissement auront des effets positifs multiples sur la santé des femmes, l’éducation des jeunes filles, la productivité de l’ensemble de la population. » Objectif de la BAD : faire passer le taux de desserte en eau de 40 % des ménages aujourd’hui à 80 % avant 2015.

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Pour Thierry Breton, ministre français de l’Économie, il est temps de réparer cette « injustice fondamentale ». Il a annoncé que la France allait doubler sa contribution financière, la portant à 360 millions d’euros par an d’ici à 2007. Sous l’impulsion de Jacques Chirac, une contribution supplémentaire de 40 millions d’euros sera versée au fonds spécial créé par la BAD. Il manque encore environ 1,5 milliard de dollars pour boucler la première phase du programme (4,6 milliards de dollars de 2005 à 2007). La journée du 1er avril devrait permettre de combler le trou. « Nous n’avons pas droit à l’échec », a averti Thierry Breton.

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