Retour des réfugiés : ils l’ont fait !
Publié le 3 février 2008 Lecture : 1 minute.
Le 29 janvier, 101 Négro-Mauritaniens réfugiés au Sénégal ont regagné leur pays. Ils l’avaient fui au début des années 1990 avec près de 80 000 compatriotes, quand des exactions à l’encontre de leur communauté avaient éclaté suite à un différend frontalier avec Dakar. À la veille de son élection, en mars 2007, le chef de l’État, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, avait promis que leur retour serait organisé dans les « six mois à un an ». La complexité administrative du dossier ainsi que les réticences de certaines franges de la société maure avaient fait peser quelques doutes sur le respect du calendrier. Finalement, un accord tripartite sera signé en novembre entre le Sénégal, la Mauritanie et le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), qui apporte son soutien logistique. L’opération du 29 janvier constitue un test. Elle devrait être suivie de plusieurs vagues de retours s’étalant sur l’année 2008, le comité interministériel en charge du dossier ayant recensé 12 500 candidats. Une Agence nationale d’appui et d’insertion des réfugiés doit faciliter leur accueil. Près de vingt ans après les premières exactions commises contre les Négro-Mauritaniens, le sujet demeure sensible à Nouakchott. Certains Maures nient l’existence de réfugiés, tandis que d’autres réclament l’indemnisation de ceux d’entre eux qui, au Sénégal, pendant la crise (où ils tenaient le plus souvent de petits commerces), ont été également victimes d’une répression.
