Peur sur Sderot

Publié le 3 février 2008 Lecture : 2 minutes.

Deux hauts responsables qui ont essayé de faire la paix entre Israéliens et Palestiniens se sont fourvoyés dans les grandes largeurs : Ariel Sharon, qui a évacué Gaza unilatéralement, sans accord préalable, et le président George W. Bush, qui a vivement encouragé les Palestiniens à organiser des élections démocratiques pour établir un ordre régional stable. L’un et l’autre ont oublié le proverbe : l’enfer est pavé de bonnes intentions.

Sharon a cherché à guérir ses compatriotes du rêve du Grand Israël, à prouver que l’État hébreu est capable d’évacuer des colonies et qu’un accord pragmatique est possible le moment venu. L’évacuation de Goush Katif était censée être une sorte d’amuse-gueule pour les Palestiniens, un moyen de les tenter de créer pacifiquement leur État à côté d’Israël. Bush, de son côté, était persuadé que des élections démocratiques ouvriraient la voie à un État palestinien qui serait un autre endroit échappant au terrorisme et à l’influence de l’islam radical.

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Mais l’un et l’autre se sont trompés lourdement. La victoire du Hamas aux élections a été à l’origine de l’une des guerres civiles les plus haineuses de notre région et a fait de Gaza l’une des bases du terrorisme anti-israélien. L’espoir que les tirs de roquettes Qassam prendraient fin et que Gaza, avec ses superbes plages, serait une Mecque touristique et une source de revenus a tourné court. Sderot a continué à être victime des tirs de Qassam. Avec le temps, des tirs ont également visé d’autres communautés proches de Gaza, toutes en territoire israélien.

Depuis que le premier Qassam a été tiré en 2001, quelque 5 900 roquettes et obus de mortier sont tombés sur le territoire israélien. Sur la période, 18 Israéliens ont été tués et environ 600 blessés. Considérant que 210 personnes ont péri dans des accidents de la route ces six derniers mois – 35 morts par mois -, l’opinion mondiale juge que le nombre de victimes des tirs de Qassam ces six dernières années est négligeable, et certainement pas suffisant pour justifier une troisième guerre mondiale. Mais ces morts ne sont pas des victimes d’accidents de la route. Ce sont les victimes d’une forme de combat qui a plongé une importante ville israélienne dans un état de peur perpétuelle.

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