Pour 4 milliards de plus

Publié le 2 décembre 2007 Lecture : 1 minute.

Conduite par Athanase Matenda Kyelu, le ministre des Finances, une importante délégation de RD Congo a séjourné les 29 et 30 novembre à Paris, à l’occasion de la réunion du groupe consultatif des bailleurs de fonds organisée sous les auspices de la Banque mondiale. Objectif : resserrer les liens avec les partenaires internationaux et, surtout, obtenir un financement pour assurer le développement. « Nous avons besoin de 2 milliards de dollars pour notre programme prioritaire (infrastructures, emploi, éducation, eau et électricité, santé). Et de 5 milliards de plus, dans les cinq années à venir », a plaidé le ministre.
L’enveloppe allouée sera finalement de 4 milliards de dollars pour la période 2008-2010. « 75 % de cette somme sont des engagements nouveaux, c’est un énorme succès », s’est réjoui Matenda. Sans aller jusque-là, il serait déplacé de faire la fine bouche, même si les bailleurs de fonds n’ont pas totalement suivi la requête congolaise. « Nous ne pouvions guère espérer plus », glisse Jean-Claude Masangu, le gouverneur de la Banque centrale. Très conscient du climat de suspicion qui, en 2006, a conduit au retrait de la RDC du Fonds monétaire international, ce dernier estime que le principal mérite de la réunion de Paris est d’avoir scellé les retrouvailles avec les partenaires historiques de son pays. Ces derniers avaient été plus que refroidis par l’accord (d’un montant de 5 milliards de dollars) conclu le 17 septembre entre la RDC et la Chine.
« Je trouverais paradoxal que les Européens contestent aux Africains le droit de mettre en compétition les différents bailleurs », commente Louis Michel, le commissaire de l’UE chargé du développement et de l’aide humanitaire, même s’il ne sous-estime pas le risque d’une aggravation de la dette congolaise. « Les Européens font des dons ; la Chine, c’est un prêt », explique-t-il. Ce à quoi Matenda rétorque que « l’accord minier avec la Chine n’engage pas l’État, mais les entreprises entre elles ». Reste que, comme le reconnaît Masangu, « l’État assure la garantie » de ce prêt. Un détail qui n’a manifestement pas échappé aux bailleurs de fonds occidentaux.

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