Maputo, Lisbonne et le barrage

Publié le 2 décembre 2007 Lecture : 1 minute.

Pour le président mozambicain Armando Guebuza, c’était « le dernier bastion du colonialisme européen en Afrique ». Aujourd’hui, c’est la propriété du gouvernement de Maputo. Le 27 novembre, le barrage hydroélectrique de Cahora Bassa, sur le fleuve Zambèze, est officiellement passé sous le contrôle de l’État du Mozambique, après plus de trente années de négociations avec l’ancienne puissance coloniale, le Portugal. La cérémonie du transfert, célébrée en grande pompe, a réuni quatre chefs d’État d’Afrique australe, dont le Zimbabwéen Robert Mugabe.
D’une capacité de production de 2 000 mégawatts, Cahora Bassa est le plus grand barrage hydroélectrique du continent, après celui d’Assouan, en Égypte. Il alimente en électricité le Mozambique, bien sûr, mais aussi l’Afrique du Sud et le Zimbabwe voisins. Un gigantesque ouvrage, dont Maputo ne profitait quasiment pas : depuis son inauguration, en 1975, Lisbonne était propriétaire de sa société d’exploitation, Hydroelectrica de Cahora Bassa (HCB) à hauteur de 82 %. Des parts dont l’État est parvenu à racheter l’essentiel (le Portugal conserve 15 %) pour 950 millions de dollars. Un premier versement de 250 millions a déjà eu lieu en octobre 2006, lors de la signature de l’accord. Le solde doit être payé dans les tout prochains mois, financé par le consortium constitué de la banque française Calyon et de la portugaise BPI. Le barrage devrait rapporter au Mozambique 150 millions de dollars par an.

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