L’instit, l’ours en peluche et les ayatollahs

Publié le 2 décembre 2007 Lecture : 1 minute.

Me Kamal Jazouli ne cache pas son soulagement : sa cliente Gillian Gibbons (54 ans), une enseignante britannique inculpée par la justice soudanaise d’« insulte à l’islam » pour avoir autorisé ses élèves à donner le nom du Prophète Mohammed à un ourson en peluche, devrait échapper au pire. Le 29 novembre, un tribunal l’a dispensée de recevoir les quarante coups de fouet prévus par la loi soudanaise pour un délit de ce type. Mais elle sera emprisonnée pendant quinze jours (à partir de la date de son arrestation, le 18 novembre) avant d’être expulsée du pays.
Originaire de Liverpool, l’enseignante a quitté le Royaume-Uni au mois de juillet dernier. Arrivée à Khartoum, elle a été embauchée par l’Unity High School, un établissement privé fréquenté par des enfants de familles aisées. Lors d’un cours consacré aux animaux, elle a demandé à ses élèves (âgés de 6 ans à 7 ans) de donner un nom au fameux plantigrade en peluche. L’un des gosses a suggéré son propre prénom, Mohammed. Proposition aussitôt acceptée par la classe.
Informés, plusieurs parents d’élèves probablement islamistes ont dénoncé le « blasphème » auprès du ministère de l’Éducation, l’islam interdisant, comme l’on sait, toute représentation du Prophète. Cette « affaire », qui n’aurait jamais dû en être une, a été presque totalement passée sous silence par les médias soudanais et arabes. « Tout cela est minable, s’insurge une journaliste locale. L’enseignante est innocente et sa condamnation une honteuse concession aux intégristes qui soutiennent le régime. »

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