Courrier des lecteurs

Publié le 2 décembre 2007 Lecture : 5 minutes.

Babouches et cornes de gazelle
– Tanger n’organisera pas l’Exposition universelle de 2012. Ainsi en ont décidé les membres du Bureau international des expositions qui ont voté certes démocratiquement, mais avec une mentalité de pays fatalistes.
Non, visiblement, l’Afrique n’aura pas encore droit cette fois à un « coup de pouce » pour son développement. Le Maroc, par le biais de Tanger, n’aura pas droit non plus à sa reconnaissance, il n’aura pas réussi à bousculer les mentalités et les clichés immuables, celui des cornes de gazelle et des babouches.
Évidemment, tous ces gens qui ont voté contre le Maroc reviendront visiter le pays car ils apprécient le couscous et le thé à la menthe. Ils aiment aussi rigoler avec les commerçants de la médina et les marchands de babioles, histoire de décompresser avant de repartir pour s’occuper de choses plus sérieuses. Le mythe du bon sauvage a encore de beaux jours devant lui
Hadi Bouabid, Paris, France

Salaires imaginaires
– Dans Jeune Afrique n° 2443 du 4 au 10 novembre 2007, vous avez, selon la déontologie journalistique, rapporté le salaire imaginaire et théorique de certains dirigeants du monde. Je ne vous apprends rien, cet atome de salaire n’est que l’infime partie de ce que peuvent percevoir les plantons des présidents. Sinon, comment comprendre cette lutte acharnée pour le pouvoir ?
Sylvain Nadji, par courriel

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À qui profitent les grèves ?
– Mais que veulent les Français ? Hier, ils ont voté massivement pour Nicolas Sarkozy, épousant son programme et ses projets. Sarkozy a dit sans ambages ce qu’il comptait faire – réforme des retraites, aménagement du système de l’enseignement supérieur – s’il était élu président. Aujourd’hui, grèves et menaces de grèves dans les secteurs vitaux (transports urbains, tribunaux) paralysent le pays et exaspèrent usagers comme touristes étrangers. Ces mouvements sociaux s’opposent au programme pour lequel Nicolas Sarkozy a été élu. À qui profiteront-ils ?
Ali Toumi, Bargou, Tunisie

Vers les États-Unis d’Afrique subsaharienne
– Le continent africain, par le biais du Nepad et de l’Union africaine (UA), laquelle est née en 2002 à Durban (Afrique du Sud) en remplacement de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), est sur la voie de la restructuration et de l’adaptation à la mondialisation. Aussi louables soient ses ambitions, l’UA peine à trouver une légitimité, comme le montre au plus haut point la crise du Darfour.
L’Afrique du Nord à majorité arabe et l’Afrique subsaharienne à majorité noire n’ont pas la même vision géostratégique. Les pays du Maghreb sont arrimés à l’Europe du Sud (le partenariat euro-méditerranéen l’atteste) alors que l’Égypte semble plus préoccupée par la poudrière du Proche-Orient. Il apparaît ainsi deux Afrique, dont la partie subsaharienne a pour fer de lance l’Afrique du Sud. C’est pourquoi il serait juste de s’orienter vers des États-Unis d’Afrique subsaharienne, dont les contours prendront en compte les spécificités de cette région.
Pierre-Paul Dika, Reims, France

Dans la farine humanitaire
– Quand on essaie de remonter le chemin emprunté par l’ONG française qui a enlevé 103 enfants tchadiens le 25 octobre dernier, on est époustouflé. Éric Breteau, le président de « l’ONG humanitaire », a réussi à rouler « tout le monde » dans la farine humanitaire. Et il l’assume. Le comble, c’est que ce « tout le monde », composé essentiellement d’autorités françaises et tchadiennes, semble se complaire dans ce rôle « de
trompé ». Les lois sont faites pour punir ceux qui ont failli. Sans aucune animosité contre ces Français qui ont monté l’opération, et ce quelles que soient leurs motivations, les justices française et tchadienne cherchent à situer les responsabilités. Doit-on doublement punir un voleur parce qu’il a volé très facilement ? Pourquoi tant de failles ? Est-ce, comme le dit Rama Yade, la secrétaire d’État française chargée des Droits de l’homme, parce qu’on ne contrôle pas assez les ONG ? Si oui, que doit-on faire pour que des faibles États ayant besoin de l’aide des humanitaires puissent se prémunir ?
Béchir I. Hamidi, Tchad

Une carte qui fâche
– Le Guide Ecofinance diffusé avec le n° 2444 de J.A. et intitulé « La Guinée équatoriale et son potentiel économique » a publié en deuxième et troisième pages de couverture une carte de la Guinée équatoriale sur laquelle apparaît dans la partie maritime une ligne en pointillés partant de la rivière Mouni et se projetant en territoire maritime incontestablement gabonais.
Le gouvernement de la République gabonaise souligne que cette carte porte gravement atteinte à l’intégrité territoriale du Gabon et est de nature à jeter un trouble dans l’appréhension de la frontière maritime entre le Gabon et la Guinée équatoriale, laquelle, conformément à la convention du 27 juin 1900 (France-Espagne) et à la convention du 12 septembre 1974 (Gabon-Guinée équatoriale), est une ligne droite horizontale prolongeant la frontière terrestre sur le thalweg de la rivière Mouni.
Pour le Vice-Premier ministre, le ministre délégué
Michel Mboussou, Libreville, Gabon

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NDLR : Précisons que, suite à l’échec de la médiation menée par le secrétariat général de l’ONU sur le contentieux frontalier entre le Gabon et la Guinée équatoriale, les deux parties pourraient s’orienter vers une saisine de la Cour internationale de justice de La Haye.

La haine n’est pas comorienne
– Vous avez publié une lettre (J.A. n° 2442) d’un Comorien commentant la mort de Bob Denard et qui dit ceci : « Les Comoriens ont appris avec soulagement [] ; Que dieu lui ouvre les portes de l’enfer. »
Chacun est libre de dire ce qu’il pense mais pas au nom des autres. Et puis la haine n’est pas comorienne.
Les Comores sont le seul pays à avoir laissé à la France le quart de son territoire en accédant à l’indépendance, et cela en toute légalité, sans mort ni blessé.
Bref, je pense que vous ne devez pas publier ce genre de lettre de haine et de mensonge.
Ngaredao Ngazidja, par courriel

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Passé esclavagiste
– Bravo à Malek Chebel, ce briseur de tabous, pour son ouvrage sur L’Esclavage en terre d’Islam (voir « Lire, écouter, voir », J.A. n° 2445). Longtemps, le monde musulman a observé un silence innocent sur son passé esclavagiste. On peut faire confiance à des gens comme Malek Chebel pour leur ouverture d’esprit et leur volonté de faire changer les choses.
Youssouf Touré, Asnières-sur-Seine, France

Mariage longue durée
– À la page 18 de votre numéro 2338, vous parliez d’un couple chinois qui a vécu soixante et onze ans « de bonheur ». Il y a mieux. Je pourrais vous en donner un exemple dans ma famille même. Mes parents, mariés en décembre 1925, ont vécu ensemble jusqu’à la mort de mon père, survenue le 21 février 2000. Cela faisait 74 ans et 2 mois de vie commune. Ma mère est morte le 18 juillet 2004.
Yva R. Latortue, Port-au-Prince, Haïti

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