Citroën comble son retard
Entre Citroën et l’Afrique, l’histoire avait bien débuté dans les années 1920 grâce aux exploits des automobiles à chenilles dans la première traversée du Sahara (1923), suivie de la « Croisière noire », d’Algérie à Madagascar (1924-1925). Les liens se sont ensuite distendus. Avec 20 000 ventes annuelles sur le continent, Citroën reste bien en deçà des résultats de Peugeot et Renault.
Nicolas de Milleville, responsable de la zone Maghreb chez Citroën, et Loïc de la Roche, son homologue pour l’Afrique subsaharienne, ont donc hérité d’un dossier difficile. Mais ils disposent chacun d’un pays phare : Tunisie pour l’un, Sénégal pour l’autre. Leur raisonnement est simple. Ce que la marque a réussi en Tunisie et au Sénégal, pourquoi ne pas le faire ailleurs ? « D’habitude, les parts de marché évoluent peu en Tunisie d’une année sur l’autre, explique Nicolas de Milleville. Mais ce n’est pas une fatalité. Nous avons changé d’importateur fin 2005. Le groupe Loukir a mis en place une nouvelle politique commerciale, week-ends portes ouvertes, essais, service rapide. Le résultat est probant : 1 400 ventes en 2005, 2 900 en 2006, et probablement 3 900 en 2007 (+ 34 %). Soit une part de marché de 10 %, et le rang de 4e constructeur. » Même courant ascendant en Algérie, où Citroën part de bas : 3 700 ventes en 2007 (+ 35 %). Au Maroc, Citroën maintient ses positions : 5e en croissance de 4 %, avec 7 000 ventes, dont 3 000 Berlingo assemblés à Casablanca.
La situation est plus contrastée en Afrique subsaharienne. Les doigts d’une main suffisent presque à compter les pays où flotte le pavillon Citroën : Afrique du Sud, Sénégal, Côte d’Ivoire, Cameroun, Togo et Bénin. « En Afrique du Sud, nous souffrons du décrochage du rand par rapport à l’euro, précise Loïc de la Roche : nos ventes ont chuté de 6 200 à 3 100 unités en deux ans. Mais au Sénégal, où nous avons toujours été bien implantés, notre part de marché, 13 %, dépasse celle de Peugeot. Il ne suffit pas d’identifier les pays où Citroën est présent, comme le Nigeria, le Gabon ou le Kenya. Il faut aussi trouver un partenaire. CFAO, notre représentant en Côte d’Ivoire, vient de prendre l’importation Citroën au Bénin et au Togo. Daguerre, notre importateur au Sénégal, fera de même en 2008 au Mali et au Niger ». En Europe, grâce à une gamme innovante, Citroën ne cesse de grignoter son retard sur Renault et Peugeot. Le même mouvement est-il désormais enclenché de l’autre côté de la Méditerranée ?
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