Ablassé Ouédraogo

Conseiller spécial du président de la Cedeao sur les négociations commerciales

Publié le 2 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

1 Jeune Afrique : Où en sont les négociations concernant les Accords de partenariat économique (APE) ?
Ablassé Ouédraogo : Malgré un important travail préparatoire avec les Européens, l’Afrique de l’Ouest n’est toujours pas prête à signer un accord complet et global. Trois préalables restent encore à remplir : la définition des mesures d’accompagnement et de leur financement, la détermination du calendrier pour l’accès aux marchés et l’élaboration du texte de l’accord. Nous cherchons un arrangement pour ne pas perturber les échanges économiques.

2 Qu’attendez-vous de l’UE ?
Nous lui avons demandé de soumettre au secrétariat de l’OMC une prorogation de préférences de l’accord de Cotonou, une solution envisageable pour nous permettre de continuer à négocier dans la sérénité. La partie européenne propose, pour sa part, de signer un accord partiel portant sur l’ouverture des marchés pour les biens et les marchandises, le volet développement étant remis à plus tard. Nous avons des divergences d’interprétation sur le degré d’ouverture des marchés et nous pensons que cet arrangement n’est pas porteur de développement. Mais l’Europe et l’Afrique ont une relation naturelle et historique qui nous permet d’envisager une issue favorable. Nous espérons conclure in fine un accord complet et global, juste, équilibré et mutuellement avantageux. Les dirigeants européens connaissent nos difficultés à éradiquer la pauvreté et à nous développer. Beaucoup sont donc sensibles à nos arguments.

la suite après cette publicité

3 Y a-t-il consensus au sein des pays membres de la Cedeao ?
À l’ordre du jour du sommet, le dossier des APE est devenu plus politique que technique. Si aucun accord n’est conclu à la date du 31 décembre 2007, les douze pays les moins avancés d’Afrique de l’Ouest continueront à bénéficier des avantages de l’initiative « Tout sauf les armes » qui permet à leurs produits de rentrer en Europe en franchise de douane. À l’inverse, les pays à revenu intermédiaire (Côte d’Ivoire, Ghana, Cap-Vert et Nigeria) sont inquiets, car les Européens se disent contraints de relever leurs barrières tarifaires pour se conformer aux règles de l’OMC. Malgré tout, nos pays doivent rester unis au nom de la solidarité régionale. Toute tentative de diviser les pays de la région affecterait négativement le processus d’intégration, ce qui serait contraire aux objectifs des APE.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires