Banques islamiques : sont-elles à l’écart de la tempête ?

Publié le 2 novembre 2008 Lecture : 1 minute.

Gulf Finance House, leader mondial de la banque islamique d’investissement, affiche une santé qui détonne dans le contexte actuel. Le 27 octobre, le groupe a annoncé un résultat record de 302 millions de dollars pour les trois premiers trimestres 2008. Avec plus de 700 milliards de dollars d’actifs gérés dans le monde, la finance islamique a enregistré ces dix dernières années une croissance annuelle de 15 % à 30 %. C’est, au niveau mondial, le segment de la finance qui a connu la croissance la plus rapide. En Afrique, où vivent 412 millions de musulmans, ce marché présente un potentiel considérable, estimé, selon Moody’s, à 235 milliards de dollars (18 milliards de dollars actuellement). Pionnière en Algérie, la banque Al Baraka a enregistré au premier semestre 2008 une croissance de 102 %. Al Salam Bank Algeria vient d’obtenir son agrément et devrait démarrer ses activités en fin d’année.
Faut-il pour autant y voir l’avenir de la finance mondiale ? Si les banques islamiques proscrivent l’usure, elles permettent de partager les bénéfices engendrés par leurs investissements. Si elles interdisent la titrisation des capitaux, et ne pratiquent donc pas la spéculation, notamment en Bourse, le marché des obligations « soukouks » affiche une santé insolente (voir infographie). Certains experts affirment donc que les banques islamiques seraient mieux à même de résister aux dégâts engendrés par les subprimes et la spéculation sur les produits dérivés. Mais plus elles se développent, plus elles s’intègrent à l’économie mondiale : la classe d’actifs éligibles aux financements conforme à la charia est assez étriquée et, pour contourner l’interdit, les banques proposent des investissements adossés à des actifs tangibles, comme les matières premières ou l’immobilier. « Elles sont donc forcément impactées par la crise », affirme Zoubeir Ben Terdeyet, consultant pour Isla-Invest. Les banques islamiques se voient par ailleurs reprocher leur manque de transparence par le FMI, qui les appelle à se mettre en conformité avec les normes internationales.

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