Rhodésie : sursis pour l’unité nationale
Publié le 2 octobre 2005 Lecture : 1 minute.
Le mouvement nationaliste africain de Rhodésie est divisé en deux tendances : le Zimbabwe African National Union (Zanu), constitué autour du révérend Ndabaningi Sitholé, et le Zimbabwe African People’s Union (Zapu), autour de M. Joshua Nkomo.
La scission semble due essentiellement à des rivalités de personnes entre les leaders des deux partis. À l’origine, les nationalistes africains étaient groupés en une seule formation politique. […] Après le bannissement du Zapu, le révérend Sitholé fonde la Zanu, écartant, disent ses partisans, M. Nkomo pour « inefficacité » et pour « culte de la personnalité ». Le Zanu fait grief à M. Nkomo de s’être proclamé « président à vie » et d’avoir ainsi dérogé aux principes démocratiques. Il fait valoir qu’il se garde de tout reproche comparable en réunissant des congrès du parti, dont le dernier s’est tenu à Swelo, en mai 1964, quelque temps avant que le Zanu ne soit lui-même interdit par le gouvernement de Salisbury.
[…] Au-delà des divergences, les deux partis se rencontrent quant aux objectifs : l’indépendance de la Rhodésie sur la base du suffrage universel et la lutte contre les desseins de la minorité blanche au pouvoir.
Le rôle de l’OUA. Dans cette perspective, les États africains s’efforcent de réconcilier les deux tendances antagonistes. C’est ainsi que le conseil des ministres de l’OUA, réuni à Lagos, a mandaté une commission chargée d’explorer les voies d’une réconciliation afin de créer un front uni.
La commission, formée de six ministres africains des Affaires étrangères, s’est réunie au mois d’août à Nairobi, en présence des représentants du Zanu et du Zapu. Elle présentera un rapport à la conférence des ministres des Affaires étrangères, puis à celle des chefs d’État africains, prévues à Accra en octobre. Au stade actuel, il n’est pas assuré que la volonté de conciliation triomphe des divergences entre les deux tendances, malgré les propos optimistes de M. Diallo Telli, secrétaire général de l’OUA, qui assistait à la réunion de Nairobi.
