Retour à Bakassi

Plongée dans une Afrique apocalyptique.

Publié le 2 octobre 2005 Lecture : 1 minute.

Une Afrique en plein délire, qui vacille au bord du gouffre, telle est la vision que donne le dernier livre de Gaston-Paul Effa, Voici le dernier jour du monde. On la découvre en même temps que le narrateur, écrivain, de retour à Bakassi (Cameroun) d’un exil de quatorze ans en France. Chez lui, dans son pays, il cherche ses racines, mais se sent étranger dans un univers qui ne lui appartient plus, soumis à une violence aveugle. Celle-ci s’exprime par les mésaventures de Fabien, recteur d’université chassé du jour au lendemain de son poste pour avoir simplement voulu engager des réformes. « Bakassi est un condensé de l’Afrique, un pays de nulle part et de partout », explique Effa. De cette façon subtile, l’auteur flirte avec l’autobiographie. Une partie des événements qui s’y déroulent a vraiment eu lieu, ce qui n’est pas pour nous rassurer. « Mais Hölderlin n’a-t-il pas dit : là où est le plus grand danger, là est le salut », commente Effa, dans un sourire.
Après deux ouvrages philosophiques écrits en duo, l’un avec Gabriel Attias (Le Nègre et le Juif) et l’autre avec André Chouraqui (Le Livre de l’Alliance), ce roman exprime presque en images combien l’Afrique est une « douleur profonde ». Mais, en dépit des apparences, il est porteur d’un message d’espérance. « Comme dit le poète [Gérard de Nerval, NDLR], ce livre est mon « soleil noir de la Mélancolie ». » Dixit Effa.

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