Travaux publics : nouveaux eldorados

Publié le 2 septembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Qui réalise les travaux d’extension des ports de Dakar et de Malabo ? Avec la vague chinoise qui déferle sur l’Afrique subsaharienne, particulièrement dans les travaux publics, on serait tenté de penser à une quelconque entreprise venue de l’empire du Milieu. Raté. C’est la Société maghrébine de génie civil (Somagec) qui a entamé ces deux chantiers respectivement en mars et avril 2006. Comme ses confrères des télécoms ou de la monétique, Roger Sahyoun, président du directoire de la Somagec, a vu son entreprise « arriver au maximum de son développement au Maroc ». Solution suggérée par le ministère des Travaux publics : « s’ouvrir sur l’Afrique subsaharienne ». Une ouverture facilitée par la connaissance du terrain de Roger Sahyoun qui, en 2003, intervient personnellement auprès du président sénégalais Abdoulaye Wade comme conseiller technique, dans le cadre de la coopération entre Rabat et Dakar.
Compte tenu des projets portuaires équatoguinéens et sénégalais, l’Afrique subsaharienne représente aujourd’hui l’équivalent du chiffre d’affaires réalisé au Maroc. L’entreprise, qui n’entend pas contenir son expansion au sud du Sahara à la Guinée équatoriale et au Sénégal, ne se fixe « aucune limite culturelle ni linguistique », déclare Roger Sahyoun. Qui ajoute toutefois : « Notre développement se borne au cadre de la coopération maroco-africaine. » Comprendre : les États qui reconnaissent la République arabe sahraouie démocratique (RASD) ne font pas partie des visées prioritaires de la Somagec.
Parallèlement, d’autres entreprises du royaume chérifien spécialisées dans les travaux publics se développent au sud du Sahara. Au Sénégal, c’est un groupement d’entreprises marocaines – Houara, Sintram et CCGT – qui construit les 162 kilomètres de route bitumée entre Linguère et Matam, au nord-est du pays. En Guinée équatoriale, Ynna Holding conduit un projet de logements sociaux. Le groupe est déjà un habitué de l’Afrique subsaharienne, où il a démarré en 1997 avec le lancement, en Côte d’Ivoire, d’une usine de tuyaux de PVC et de polyéthylène dont le fonctionnement a finalement été interrompu par la guerre.
En amont de la filière, les bureaux d’études ne sont pas en reste. Ingema, spécialiste notamment de l’ingénierie des barrages et des grands ouvrages hydrauliques, peut se targuer d’avoir travaillé ou de travailler dans un grand nombre de pays au sud du Sahara : Mauritanie, Sénégal, Burkina Faso, Bénin, République démocratique du Congo (RDC). En 2006, elle a réalisé environ 10 % de son chiffre d’affaires en Afrique subsaharienne.

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