3 questions à Moulay Hafid Elalamy

Président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM)

Publié le 2 septembre 2007 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique : Y a-t-il une volonté de la part des entreprises marocaines d’investir spécifiquement en Afrique subsaharienne ?
Moulay Hafid Elalamy : Les membres du patronat marocain se sont rendus récemment en mission à Dakar où ils ont rencontré les représentants de tous les pays membres de l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine). Plusieurs entreprises marocaines ont déjà investi en Afrique subsaharienne et nous avons l’intention de renforcer nos relations avec le Sénégal et la Mauritanie notamment. Aujourd’hui, avec la mondialisation, les échanges se font de manière différente. Chaque économie recherche des capacités complémentaires permettant de renforcer sa compétitivité. Au niveau de l’Afrique, nous fournissons et recherchons du savoir-faire et de la main-d’uvre. C’est un échange positif.
Avez-vous pour ambition de remplacer l’Europe comme partenaire privilégié de l’Afrique subsaharienne ?
Le sud du Sahara est pour nous un marché sérieux, crédible, solvable. Nous avons d’excellents résultats dans les domaines portuaire, du bâtiment et des travaux publics, du transport aérien et de l’électricité, qui intéressent nos partenaires africains. Pour autant, nous ne cherchons pas à remplacer l’Europe, qui reste un partenaire privilégié. Nous-mêmes échangeons beaucoup avec les pays européens, qui viennent chercher au Maroc de la matière grise. Notre ambition est de développer nos propres projets. Dans certains domaines d’activités, nous sommes de véritables partenaires directs et non pas un simple intermédiaire pour les opérateurs européens. En informatique, par exemple, les entreprises d’Afrique subsaharienne préfèrent faire appel à un logiciel d’assurance marocain plutôt qu’européen, car il sera mieux adapté à la réalité de leur pays.
Les pouvoirs publics marocains soutiennent-ils votre démarche ?
Il s’agit d’une démarche uniquement privée. C’est un choix, c’est la garantie de notre indépendance. Les patrons marocains ont l’habitude de se passer des pouvoirs publics. Pour travailler avec le reste de l’Afrique, cela ne pose pas de problèmes. Parfois, nous aimerions toutefois avoir davantage de soutien, et pas nécessairement financier.

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