Guerre d’image

Publié le 2 septembre 2007 Lecture : 1 minute.

J’ai passé récemment une journée dans la salle de rédaction d’Al-Jazira, à Doha. J’ai demandé aux journalistes arabes qui s’y trouvaient quels seraient les résultats d’un sondage dans la région sur la popularité respective de George W. Bush et d’Oussama Ben Laden. Bush n’aurait aucune chance de l’emporter, m’ont-ils répondu. Il y a entre eux une grande différence, a indiqué l’un de ces journalistes, « c’est que le mandat de Bush arrive bientôt à son terme et que Ben Laden reste aux commandes ». Un Égyptien a ajouté que les « libéraux » arabes qui ont défendu la tentative de démocratisation de l’Irak par les États-Unis sont désormais traités de « marines intellectuels » par les journaux. Le terme de « marine » est aujourd’hui une insulte. Ben Laden a créé une situation dans laquelle l’occupation américaine en Irak est considérée comme totalement « illégitime » et, en conséquence, n’importe quel acte de violence perpétré par des jihadistes sunnites contre des Américains ou des civils irakiens est jugé comme un « acte de résistance » parfaitement légitime.

Comme l’a souligné The Economist, « c’est une grave erreur ». Certes, des attentats contre des soldats étrangers venus dans votre pays sans y être invités peuvent être une forme de « résistance ». « Mais, ajoute l’hebdomadaire britannique, en aucun cas le massacre de civils irakiens. Selon toutes les normes et tous les droits de la guerre reconnus (et certainement aussi selon la loi islamique), des attaques visant directement des civils sans aucune justification militaire sont un crime avéré. » Pourquoi ne le répétons-nous pas, nous, Américains ? Quand on n’est pas capable de faire une guerre d’image contre Ben Laden, on est encore moins à même de faire une vraie guerre en Irak.

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