Une situation révoltante
Publié le 2 juillet 2006 Lecture : 1 minute.
Des chars israéliens sont concentrés aux frontières et à l’intérieur de Gaza, une nouvelle tragédie se prépare. Le Premier ministre israélien menace de recourir à des « mesures extrêmes », des avions israéliens ont déjà bombardé trois ponts et une centrale électrique, laissant la majorité des habitants sans électricité. Les États-Unis et l’Union européenne ayant apparemment renoncé à toute velléité d’intervenir, Israël peut agir à sa guise et prendre toute mesure, extrême ou non, qui lui convient. C’est une situation révoltante.
Un soldat israélien a été kidnappé, plus d’un million de Palestiniens vont payer. On imagine difficilement punition collective plus disproportionnée. Or une punition collective infligée par une puissance occupante est, même si personne n’ose le dire, un crime de guerre.
Israël se demande pourquoi on ne le laisse pas en paix. L’Occident s’étonne d’être tenu pour responsable de ses mauvaises relations avec le monde musulman. Mais Israël n’obéit qu’à une logique de force et l’Occident ne trouve rien à y redire. Après presque soixante années d’existence, ce pays devrait comprendre que ses problèmes ne seront pas résolus par la force et qu’il est en train de creuser sous ses propres pieds un gouffre sans fond. Un soldat israélien a été kidnappé, mais quelque huit mille Palestiniens qui ne sont pas des voleurs croupissent dans des prisons israéliennes. Parmi eux, quatre cents femmes et mineurs. La grande majorité d’entre eux n’ont pas été jugés. N’est-ce pas là une forme de kidnapping ?
Le monde entretient l’illusion que les Israéliens seraient civilisés alors que les Palestiniens ne le seraient pas. On feint de croire qu’un meurtre commis par des hommes en uniforme, sur ordre d’autres hommes en uniforme, serait plus ou moins légitime. Et c’est ainsi qu’on en vient à punir, fait sans doute sans précédent dans l’Histoire, un peuple occupé pour la seule raison qu’il refuse sa situation.
