Inde : inertie démographique
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En 2050, l’Inde devrait compter plus de 1,6 milliard d’habitants, contre 1,1 milliard aujourd’hui. Elle dépassera alors de 200 millions d’habitants la Chine. À première vue, une telle explosion démographique (50 % de hausse en un demi-siècle) signe l’échec des politiques de planning familial conduites depuis le début des années 1950 par les gouvernements indiens. Et pourtant, la limitation des naissances est largement répandue dans ce pays. Entre 1970 et 2000, la proportion de couples la pratiquant est passée de 10 % à 50 %. Si la croissance de la population s’est accélérée, c’est en raison de ce que les spécialistes appellent l’inertie démographique. La natalité a sensiblement diminué, passant de 42 pour 1 000 en 1960 à 25 pour 1 000 en 2005, mais la mortalité a suivi le même mouvement, tombant à 8 pour 1 000 en 2005, soit un taux inférieur à celui de l’Europe (11 pour 1 000), du fait de la jeunesse de la population indienne.
Mais ce qui caractérise surtout ce pays, ce sont les très grandes différences entre les régions. Dans les États du Sud, la fécondité est descendue à des niveaux comparables à ceux des pays occidentaux. Au Kerala, notamment, elle est aujourd’hui de 1,8 enfant par femme, soit moins qu’en France (1,9). Dans le Nord, au contraire, l’indice de fécondité demeure proche de 4. Les États du Nord, notamment l’Uttar Pradesh (166 millions d’habitants), étant très peuplés, ils pèsent fortement dans le total indien, ce qui explique l’apparente lenteur des évolutions à l’échelle du pays.
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