Corruption : la balle est dans le camp des riches
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C’est bien connu : la corruption sévit partout, mais elle émane surtout des pays riches – dont les entreprises sont prêtes à tout pour rafler des contrats – et fait plus de tort aux pays pauvres, où elle renchérit les transactions (+ 20 % en moyenne). Jusqu’en 1997, le combat contre la corruption était à sens unique : les riches demandaient aux pauvres de balayer devant leur porte. Mais comme cela ne donnait rien – pour la simple raison que les corrupteurs se trouvaient ailleurs -, les riches ont mis un terme à cette comédie. Et adopté une « convention de lutte contre la corruption d’agents publics étrangers dans des transactions commerciales internationales ».
Entrée en vigueur le 15 février 1999, cette convention est placée sous la houlette de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Elle a été ratifiée par les trente membres de l’OCDE, ainsi que par six autres pays (Argentine, Brésil, Bulgarie, Chili, Estonie et Slovénie). Les signataires s’engagent à adopter les lois permettant son application et à fournir les moyens humains et matériels nécessaires pour que les organes adéquats puissent effectivement traquer les corrupteurs (police, douane, finance, justice).
Outre le suivi effectué par l’OCDE (voir www.oecd.org), l’organisation non gouvernementale Transparency International (www.transparency.org) réalise depuis une enquête annuelle sur la mise en uvre de cette convention. La dernière en date – publiée le 26 juin à Berlin – dénonce le manque de volonté politique et de moyens dans la plupart des pays concernés. Et épingle cinq cancres : Japon, Royaume-Uni, Italie, Pays-Bas et Canada. Mais quelques pays sont en progrès : 51 procès anticorruption sont en cours aux États-Unis, 22 en Hongrie, 8 en France, 5 en Corée du Sud Les investigations se multiplient notamment en Allemagne, au Danemark et en Suède. Pour Transparency, il faut plus que jamais faire comprendre aux compagnies multinationales que « recourir à la corruption n’est pas une stratégie commerciale, mais un crime ».
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