Urnes et pétrole

Les législatives pourraient changer le paysage politique.

Publié le 2 avril 2006 Lecture : 2 minutes.

Les législatives, qui se sont déroulées le 26 mars à São Tomé, seront partiellement reprises le 2 avril, environ 10 % des 80 000 inscrits ayant été empêchés de voter dans certaines circonscriptions. Le boycottage et l’incertitude autour des résultats donnent la mesure des enjeux de cette consultation : la recomposition ou non de la donne politique dans le pays. Que se passerait-il si l’opposition incarnée par l’ancien parti unique, le Mouvement de libération de São Tomé e Príncipe (MLSTP), venait à perdre sa majorité à l’Assemblée nationale mettant fin à quatre années de cohabitation ? Si le Mouvement démocratique des forces du changement (MDFC), soutien du président Fradique de Menezes, remportait la majorité des 55 sièges de l’hémicycle ? Si les quelque 140 000 Santoméens sortaient du tête-à-tête MLSTP-MDFC et donnaient leurs suffrages à l’Action démocratique indépendante (ADI), ancien parti du chef de l’État ?
Majorité homogène autour de Menezes ou nouvelle configuration de la cohabitation ? La question est d’autant plus prégnante que le pays est promis à un bel avenir pétrolier. Le parti qui raflera la majorité sera aussi celui qui gérera la manne de l’or noir. Celui-ci ne coule pas encore autour de ce petit archipel du golfe de Guinée, situé à quelques centaines de kilomètres des côtes gabonaises. Mais déjà, il s’immisce dans le jeu politique. Pendant la campagne, les dix partis en lice ont couvert les électeurs de cadeaux en tout genre, financés grâce à l’aide des « pays amis » que sont notamment le Nigeria et les États-Unis. Ils ont pris « les îles du milieu du monde » comme champ de bataille, les États-Unis cherchant à pénétrer le pré carré nigérian pour se lier d’amitié avec un fournisseur qui pourrait être bien utile à l’heure où l’on parle d’épuisement des réserves et de baril à plus de 60 dollars. Les Santoméens, las de leurs médiocres conditions de vie (50 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté), comptent bien, eux aussi, réclamer leur part du gâteau. Dans les bureaux de vote ou derrière les barricades qui en ont bloqué l’accès dans certaines localités, ils ont déjà commencé à manifester leur impatience.

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