Une Logan peut en cacher une autre

Lancée en 2004, la voiture « économique » a rencontré un franc succès. Au point que son concepteur va la décliner dans de nouvelles versions.

Publié le 2 avril 2006 Lecture : 4 minutes.

Après l’essence, le diesel ; après le Maghreb, l’Afrique subsaharienne ; après la berline, le break : le deuxième étage de la « fusée » Logan est lancé, qui devrait confirmer les premiers succès rencontrés par cette voiture atypique. Pour Dacia, tout va bien : le constructeur roumain a réalisé en 2005 un bénéfice net de 57 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 1,2 milliard. Un résultat largement dû à la Logan.
C’est surtout dans les pays en développement, auxquels elle est officiellement destinée, que la voiture pas chère connaît, depuis son lancement en septembre 2004, un indéniable succès : 35 000 unités produites en 2004, plus de 145 000 en 2005. Pour 2006, les prévisions s’élèvent à 200 000. Assemblée en Roumanie, en Russie, au Maroc et en Colombie, la Logan est désormais commercialisée dans quarante pays. Selon les cas, sous la marque Renault ou Dacia.
Les pays en développement ne sont pas les seuls intéressés. En France, où elle a été lancée en juin 2005, la Logan avait trouvé, à fin janvier 2006 (en huit mois), 12 394 acquéreurs. En janvier, elle était le 14e modèle le plus vendu, avec un taux de pénétration de 1,6 %. Et le diesel arrive seulement, dont on sait l’importance pour le marché français.
En Algérie, premier pays d’Afrique où la Logan a été exportée (depuis la Roumanie), il s’en est vendu en dix mois (de mai 2005 à février 2006) 3 874 exemplaires. Des ventes qui sont en croissance, puisque le rythme actuel dépasse 500 unités par mois (514 en janvier, 541 en février). Sur ce début d’année, cela représente 6,7 % du marché. Et encore ne s’agit-il là que de la version essence. En avril, le moteur diesel va arriver (les commandes sont ouvertes depuis le 28 février). Même s’il est encore trop tôt pour savoir précisément quel impact il aura sur les ventes, on peut s’attendre à un accroissement de celles-ci. D’autant que, selon les dirigeants de Renault Algérie, le diesel correspond aux besoins des taxis et des flottes, alors que la version essence intéresse surtout une clientèle familiale. Mais ils se gardent bien de verser dans l’excès d’optimisme, indiquant que leur objectif se situe à 5 % du marché (taux de pénétration, on l’a vu, déjà dépassé par la seule version essence !). Notons que cette Dacia est distribuée par le réseau de Renault-Algérie dans trente et un points de vente.
Au Maroc, la situation est au beau fixe aussi. La Logan est arrivée en juillet 2005, avec le seul moteur à essence de 1,4 litre. En près de huit mois (à fin décembre 2005), 2 509 voitures ont été vendues. Le moteur diesel est apparu en janvier 2006. Les ventes totales des deux premiers mois de l’année atteignent 2 145 unités, dont les trois quarts en diesel. Sur cette période, la Logan représente 15,7 % du marché. Résultat : Dacia est la marque la plus vendue dans le pays devant Renault ! Comme en Algérie, la Logan est distribuée par le réseau Renault, qui compte au Maroc vingt-six points de vente.
En Afrique subsaharienne, la Logan est disponible depuis décembre 2005 au Sénégal, au Togo et au Cameroun. Elle est arrivée en janvier au Gabon et au Mali. Dans ces cinq pays, les ventes totalisaient, à la fin de février, 195 unités. Au début de mars, la commercialisation a commencé au Nigeria et au Ghana. En avril viendra le tour du Soudan et de l’Angola, et en juin celui de Madagascar. Dans l’ensemble de ces pays, seule la version essence (1,4 litre) est concernée. Le lancement du diesel n’est pas envisagé, car le gazole y est de qualité insuffisante pour la technologie à rampe commune des moteurs diesels actuels, tels le 1,5 litre DCI de la Logan.
Tous les modèles vendus en Afrique viennent de Roumanie, sauf ceux commercialisés dans le royaume chérifien, qui sont assemblés à Casablanca, dans l’usine de la Société marocaine de construction automobile (Somaca), filiale de Renault à hauteur de 54 %. Dès cette année, une partie de la production de cette usine sera exportée, vers l’Égypte, la Tunisie et la Libye. La production est actuellement de 65 véhicules par jour. Elle augmentera dès que ces exportations commenceront. À terme (2010), l’objectif est d’atteindre une production de 30 000 unités par an (soit 150 par jour), dont 15 000 pour l’export.
Après la berline arrivera le break. Selon les pays, son lancement devrait avoir lieu dès la fin de cette année ou au début de 2007. Pour savoir à quoi ressemblera cette version, il suffisait d’aller sur le stand Dacia au salon de Genève (au début de mars) : le constructeur y présentait la Logan Steppe Concept, une show-car en forme de break qui, selon les termes mêmes employés par le constructeur, « préfigure une nouvelle offre de carrosserie Logan ». Comme Dacia roule à l’économie, on imagine mal qu’il ait développé deux breaks, un pour l’exposition, un pour la vente. Celui qu’il a montré est donc celui qu’il va vendre.
On dit que les marchés africains ne sont pas friands de ce type de carrosserie. Pourtant, les breaks 504 et 505 y ont connu un succès tel que Peugeot a dû prolonger leur fabrication bien au-delà de ses projets initiaux. Autre argument en faveur du break : plus long que la berline (avec 4,47 m, contre 4,25 m), il est doté de volumes intérieurs généreux et peut transporter jusqu’à sept personnes ou offrir un volume de chargement de 1,7 m3. Par la suite, un pick-up est prévu, que certains marchés (notamment africains) attendent avec impatience. Et aussi une berline deux volumes, plus conforme aux goûts des pays industrialisés. Partie comme une « fusée », la Logan a encore quelques étages à lancer.

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