Ramgoolam à Paris
Publié le 2 avril 2006 Lecture : 1 minute.
Navin Ramgoolam, le Premier ministre mauricien, a été reçu à Paris du 29 au 31 mars avec tous les égards dus à un « vieil ami ». Après avoir rencontré Jacques Chirac à l’Élysée, il s’est entretenu avec plusieurs ministres : Thierry Breton (Économie et Finances), Nicolas Sarkozy (Intérieur), Philippe Douste-Blazy (Affaires étrangères) et Brigitte Girardin (Coopération). Avant de faire une escapade à Toulouse pour visiter la chaîne de montage de l’Airbus A-380, de rencontrer la communauté mauricienne et de participer à un dîner de gala au Quai d’Orsay. Sans oublier la traditionnelle rencontre avec les responsables du Medef, très importante dans la mesure où Maurice a le plus urgent besoin d’attirer de nouveaux investisseurs.
Devant le patronat français, Ramgoolam a donc vanté les poten-tialités de son pays. Des nouvelles technologies de l’information à la valorisation des produits de la mer, en passant par la production d’éthanol ou la construction du tramway de Port-Louis, les projets ne manquent pas. Mais si les entrepreneurs privés sont invités avec insistance à contribuer à la restructuration de l’économie au cours de la période 2006-2016, Maurice compte avant tout sur les bailleurs de fonds pour trouver les 150 milliards de roupies (4 milliards d’euros) qui ?lui sont nécessaires pour faire face aux bourrasques de la mondialisation.
Conformément aux directives de l’OMC, l’Union européenne a avalisé le 24 novembre 2005 la baisse de 36 % du prix garanti du sucre mauricien, au risque de plonger la filière dans une crise sans précédent. La décision de Bruxelles est d’autant plus préoccupante que Port-Louis doit simultanément gérer les conséquences du démantèlement de l’accord multifibre (AMF) dans le textile. Bref, les Mauriciens, qui ont bâti leur développement sur des préférences commerciales, se sentent trahis. Et ils comptent sur les pays amis, à commencer par la France, pour plaider leur cause auprès des institutions financières internationales.
