De Séville à Babel
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La seconde édition du Congrès mondial des imams et rabbins « pour la paix » s’est tenue à Séville du 19 au 22 mars dans une atmosphère plutôt tendue. Cette rencontre, qui a rassemblé 150 leaders religieux, fut ponctuée d’échanges houleux – entre les représentants des deux confessions, mais également au sein même des différentes instances de l’islam (notamment sur l’affaire des caricatures du Prophète).
Principale pomme de discorde : le conflit israélo-palestinien. « À Gaza, on a faim. Je demande aux rabbins de parler pour la paix », lance un imam palestinien. « Je n’ai jamais entendu un cheikh influent condamner les attentats-suicides », rétorque un rabbin israélien. À la différence du premier Congrès, plus consensuel, en janvier 2005 à Bruxelles, les débats ont cette fois révélé tous les antagonismes. Reste que tous les participants ont clôturé leurs travaux sur une déclaration commune pleine de bons sentiments : « Nous nous engageons à bâtir des ponts de respect, d’espoir et d’amitié, à servir le noble objectif de la paix universelle, en particulier dans la terre qui est sainte pour nous tous. »
Certes, le choix de l’Andalousie pour abriter la réunion – là même où, au temps de l’âge d’or de la civilisation islamique, les trois religions monothéistes cohabitaient en paix – est un symbole fort. Mais les incompréhensions, la cacophonie et la difficulté d’établir un dialogue serein étaient telles qu’on se serait cru à Babel plutôt qu’à Séville.
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