Pollution : la guerre est déclarée

Taxe écologique, péage pour accéder aux centres-villes En chassant le CO2, les autorités obligent les constructeurs à redéfinir leurs moteurs.

Publié le 2 mars 2008 Lecture : 2 minutes.

L’heure n’est plus aux débats sur la contribution exacte des voitures au réchauffement de la planète provoqué par le dioxyde de carbone (CO2). Un jour ou l’autre, l’industrie et les autres modes de transport, notamment l’avion, seront taxés. L’automobile a déjà ouvert le bal. Depuis le 1er janvier, les voitures neuves vendues en France sont assujetties à un bonus-malus écologique calculé en fonction de leurs émissions de CO2 (donc de leur consommation en carburant). La mesure est simple : zone neutre entre 131 et 160 grammes de dioxyde de carbone au kilomètre, pénalités au-delà, primes en deçà. Les pénalités montent vite : de 200 euros jusqu’à 2 600 euros (plus de 251 g). Les incitations sont moins généreuses : 200, 700 et 1 000 euros (en dessous de 100 g). Cette prime est pour l’heure quasi théorique : seule la minuscule Smart animée d’un moteur diesel de 800 cm3 en bénéficie (3,3 l/100 km).
Le mouvement est lancé, il ne s’arrêtera pas. L’Europe a fait part de son intention d’emboîter le pas, et Londres a déjà annoncé un triplement du péage prélevé à l’entrée du cur de la capitale anglaise pour les véhicules émettant plus de 225 g de CO2/km. Sont notamment visés les 4×4. « Je ne veux plus des tracteurs de Chelsea », a déclaré le maire, Ken Livingstone, Chelsea étant un quartier riche de Londres L’initiative devrait faire école : plusieurs métropoles européennes, dont Paris et Milan, pensent au péage pour réduire la congestion des centres-villes.
Il ne faut pas s’y tromper : le mouvement général de lutte contre le CO2 va profondément modifier le paysage automobile, en Europe dans un premier temps, puis sur toute la planète. Déjà, ses premiers effets se font sentir en France : effondrement des ventes de 4×4 et de grosses berlines. Nul gouvernement ne résistant à l’attrait d’une recette fiscale, il est probable que le malus écologique sera bientôt perçu non à l’achat, mais annuellement Dès lors, les constructeurs vont remodeler leur offre en agissant sur les deux leviers qui leur permettent d’abaisser les émissions de dioxyde de carbone : réduire masse et volume de leurs voitures et, surtout, aplatir les courbes de puissance. Ceux qui appréciaient les franches accélérations pleureront bientôt ce plaisir enfui. Demain, les automobiles seront molles.

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