La SGBC fait irruption dans l’affaire Société générale
La Société générale de banques au Cameroun (SGBC) est mise en cause dans les médias français à la suite d’une plainte pour détournement de fonds publics déposée à l’encontre de sa maison mère. L’affaire a été révélée le 28 février dans le quotidien Le Monde, mais l’assignation de la Société générale par l’État camerounais pour détournement de fonds publics date du 27 août. Et les faits remontent à 1997.
À l’époque, ses finances ne permettent pas au Cameroun de rembourser sa dette envers la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS). Il émet des obligations, pour un montant de 242 milliards de F CFA (368 millions d’euros). La Caisse autonome d’amortissement (CAA), publique, est le « dépositaire central » des titres, et la SGBC leur « dépositaire agréé », selon les termes de Jean-Paul Ngalle-Miano, l’un des deux avocats du Cameroun. Mais, en 2003, l’État découvre qu’une partie des titres – 123 millions d’euros – ne figure pas dans les comptes de la banque. Pour Jean-Paul Ngalle-Miano, « l’argent est toujours manquant aujourd’hui ». Il aurait été utilisé dans une opération financière au cours de laquelle la SGBC aurait « réalisé un bénéfice ». La Société générale juge de son côté cette version des faits « impossible ». Elle se défend d’avoir eu un rôle de gestionnaire, ni même de dépositaire, précisant qu’elle n’était que « domiciliataire ».
Pourquoi l’affaire surgit-elle aujourd’hui ? « La plainte n’est pas opportuniste, mais la médiatisation l’est, explique maître Jean-Paul Ngalle-Miano. Nous considérons que les événements nous donnent raison. » Pour ce dernier, la fraude découverte en janvier, qui a entraîné une perte de 4,9 milliards d’euros pour la Société générale, prouve que cette dernière a pour habitude de « jouer sur les instruments financiers ».
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