Courrier des lecteurs

Publié le 2 mars 2008 Lecture : 5 minutes.

Pourquoi les Occidentaux ont peur des mosquées
– Votre dossier « Les mosquées de la discorde » (J.A. n° 2455) est édifiant. La peur de la mosquée est dans la mémoire collective des Occidentaux. Parce que, à l’avènement de l’islam, la mosquée a été le point de départ du djihad conquérant pour propager la cause de la nouvelle religion. C’est dans ce lieu que se faisait, par des prêches enflammés, le recrutement des candidats au martyre.
Les musulmans vivant en Occident doivent tout faire aujourd’hui pour gagner la confiance de leurs concitoyens et dissiper cette peur qui a traversé les siècles. La mosquée doit être un lieu de paix, de convivialité, de discussion. Un exemple à suivre est celui de la mosquée de Paris. À côté de la salle de prière, on trouve une salle de conférences, un salon de thé et même un hammam permettant de joindre l’utile à l’agréable.
Samy Douagi, Taguermes, Tunisie

Un Barack Obama inversé
– En réaction au post-scriptum de Zyad Liman du 17 février 2008, « Obama, une révolution américaine », je voudrais préciser que l’Afrique subsaharienne a déjà connu au moins un « Barack Obama inversé » en la personne de Jerry John Rawlings (mère ghanéenne, père écossais), chef de l’État du Ghana dans les années 1980-1990. L’Afrique n’est sûrement pas prête à l’idée d’un président blanc, mais un métis qui s’identifie à la population dont il est en partie issu et qui comprend les problèmes et enjeux de son peuple est accepté.
Emefa Alipui, Montréal (Québec), Canada

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Communautarisme, danger
– Pour une République qui se dit laïque et égalitaire, il est inquiétant que les plus hauts responsables se prosternent devant des organisations d’essence confessionnelle. On a pu croire [à l’occasion des propos tenus le 13 février par Nicolas Sarkozy] que le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) était devenu une nouvelle institution de la République française. Et puis évoquer avec autant d’émotion Israël devant des citoyens français me semble encore plus grave que les discours sur la place de la religion dans la République. Cela revient à reconnaître aussi aux Français musulmans la légitimité de s’aligner sur la cause palestinienne. Et nous voilà face à un conflit importé sur le sol français avec la bénédiction de la République.
Il faut arrêter cette dérive. Il n’y a pas plus dangereux que le communautarisme dans une république, surtout quand les institutions de l’État s’en mêlent.
Mohamed Ali Mankai, Tunisie

Du Kosovo à la Palestine
– La proclamation de l’indépendance de la province du Kosovo et la création d’un nouvel État n’ont pu se faire sans l’aval préalable de certaines puissances occidentales, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, qui d’ailleurs ont d’emblée reconnu et intégré la nouvelle entité dans le concert des nations.
Comparaison n’est pas raison, mais n’existe-t-il pas des similitudes entre la création de l’État d’Israël et l’avènement de l’État du Kosovo ? Le conflit serbo-kosovar ne s’étendra-t-il pas dans le temps et n’atteindra-t-il pas l’ampleur du conflit israélo-palestinien ?
Les marchands d’armes ne prêchent-ils pas la bonne parole devant les caméras (en public) et n’enveniment-ils pas la situation en coulisses, dans les deux camps, afin de récolter la bonne affaire ?
Patrick Tchicayat, Sevran, France

Qui est terroriste ?
– Si Al-Qaïda n’existait pas, Bush l’aurait créée pour sa survie politique. Al-Qaïda a besoin des politiques stupides de Bush pour survivre. Si le clone de Bush est élu en novembre, ce sera une chance pour Al-Qaïda parce que McCain a promis aux Américains une guerre de cent ans contre le « terrorisme ».
Personnellement, je ne sais pas ce qu’est le « terrorisme » pour une raison simple : lorsque Israël lance des missiles contre les civils palestiniens et tue des enfants à bout portant, il est remercié par les États-Unis et d’autres pays, y compris l’imam Sarkozy. Qui est terroriste ? L’État qui massacre des pays pauvres pour leurs richesses naturelles ou bien les opprimés qui ripostent de façon violente à l’agression des États assoiffés de pétrole ?
C’est vrai que ce cycle de massacres et de ripostes n’est pas nouveau. La seule différence aujourd’hui, c’est la communication immédiate entre les continents. Lorsque le scientologue Sarkozy tousse, le reste de la planète est informé à la minute qui suit.
Opteron, sur le blog de Béchir Ben Yahmed

Hortefeux : une très bonne interview
– J’ai lu avec un réel plaisir l’interview du ministre de l’Immigration Brice Hortefeux (J.A. n° 2458). J’ai souvent eu l’occasion de le rencontrer lors de conférences et de déplacements en Afrique, et je dois dire que je n’arrivais pas à cerner ce grand gaillard débonnaire aux joues roses et à la mèche blonde
J’avais lu et entendu plusieurs interviews du personnage et à chaque fois j’étais déçu ! Alors sincèrement bravo, car votre interview est de très grande qualité. C’était animé et cohérent, agressif mais toujours très correct. Au final, vous avez gagné un lecteur et beaucoup d’autres, j’en suis sûr, du moins dans mon entourage.
Yerim Dia, Paris, France

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D’accord avec le ministre de l’Immigration
– Français d’origine algérienne, je suis en partie d’accord avec les propos du ministre de l’Immigration, particulièrement quand il dit que la politique d’intégration a été un échec en France. Franchement, il n’y a qu’à voir le nombre de chômeurs dans la population immigrée en France. Jusqu’à quand va-t-on fermer les yeux et nier la vérité ? Le discours est certes sévère, mais Hortefeux a raison. La France a le droit de choisir qui peut venir sur son territoire.
Je suis étonné de voir que les gens sont choqués par ces propos alors que cela se passe très bien en Italie, en Espagne, en Grande-Bretagne Moi, j’attends de voir ce que va faire Hortefeux pour tous les jeunes immigrés qui sont en situation régulière et qui ne trouvent pas de boulot. Mais, pitié, arrêtons de traiter ce ministre de tous les noms alors qu’il fait simplement son job et que, si je ne me trompe pas, plus de la majorité des Français sont d’accord avec sa politique. C’est un signe révélateur d’un changement. Les pays d’émigration doivent prendre conscience de leur responsabilité. Pendant des années, ils ont vu toute leur misère partir et souvent échouer en mer sans aucune émotion. Il faut que ça change.
Farid Amara, France

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