Vall à Paris

Publié le 1 octobre 2006 Lecture : 2 minutes.

Pour son premier voyage dans un pays occidental depuis son arrivée au pouvoir, le 3 août 2005, le colonel Ely Ould Mohamed Vall a choisi la France : du 25 au 27 septembre, il a fait à Paris une visite de travail. Pour les responsables mauritaniens, il s’agit d’une « étape majeure » du processus de reconnaissance internationale de la junte qui a mis fin au règne de Maaouiya Ould Taya. De fait, le 26 septembre à l’Élysée, Jacques Chirac a exprimé à son hôte sa « confiance » dans sa capacité à conduire ce processus à son terme.
Les Français apprécient les premières décisions du nouveau régime, notamment la mise au point d’un calendrier électoral précis : législatives et municipales en novembre prochain, sénatoriales en janvier 2007, présidentielle deux mois plus tard. L’adoption par référendum, en juin dernier, d’un nouveau texte constitutionnel réduisant de six ans à cinq ans la durée du mandat présidentiel, désormais renouvelable une seule fois, leur paraît également aller dans le bon sens. Dans une déclaration rendue publique deux jours auparavant, le Quai d’Orsay avait souligné « l’importance que la France attache au respect des engagements pris, en particulier le respect du calendrier électoral et la neutralité des autorités de transition ».
Hélas ! depuis la mi-septembre, la classe politique mauritanienne accuse les militaires de susciter des défections au sein des partis, tant ceux de l’ancienne « majorité présidentielle » que ceux de l’ex-opposition au régime déchu, dans le but de favoriser la naissance un bloc d’élus indépendants. Grief que Vall juge « infondé ». « Nos engagements sont nos engagements et le resteront à l’avenir », a-t-il martelé à sa sortie de l’Élysée. À l’en croire, la question n’a été à aucun moment évoquée au cours de ses entretiens avec Chirac.
La délégation mauritanienne, qui comprenait notamment les ministres des Affaires étrangères (Ahmed Ould Sidi Ahmed), des Affaires économiques (Mohamed Ould Abed) et de l’Équipement (Ba Ibrahima Demba) avait pris ses quartiers à l’hôtel Bristol, près de l’Étoile. C’est là que le colonel Vall a reçu tour à tour Philippe Douste-Blazy, le chef de la diplomatie française, Nicolas Sarkozy, son collègue de l’Intérieur, et Brigitte Girardin, la ministre déléguée à la Coopération.
À tous ses interlocuteurs, le chef de l’État a exprimé sa « gratitude » pour le soutien apporté à son pays par l’ancienne puissance coloniale, notamment dans les institutions financières internationales. « Les Français, explique un responsable, ont joué un rôle très important dans l’annulation de notre dette publique extérieure », au mois de juin. Du coup, la coopération bilatérale « se renforce de jour en jour », comme en témoignent les conventions signées, fin août, lors de la visite à Nouakchott de Brigitte Girardin.
Deux autres sujets figuraient à l’ordre du jour de la visite : l’immigration clandestine et la lutte antiterroriste. « Sur ces dossiers, nous n’avons pas à nous plaindre de l’attitude et, encore moins, des dispositions affichées par nos partenaires mauritaniens », confie un diplomate français.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires