Télécoms : pêche à la ligne

Publié le 1 juillet 2007 Lecture : 2 minutes.

De quoi faire mentir tous les afro-pessimistes de l’économie. Si, au Nigeria, la téléphonie mobile a accusé un certain retard par rapport aux autres pays de la sous-région, le secteur connaît aujourd’hui un incroyable essor. C’est seulement en 2001 que V-Mobile, détenu par des investisseurs – privés et publics – nigérians, lance ses opérations GSM. Mais, en 2006, le marché a accueilli 14 millions de nouveaux abonnés, réalisant une progression de 74 % en un an ! En décembre dernier, le Nigeria comptait près de 30 millions d’utilisateurs du téléphone portable (moins d’un quart de la population).
Le marché est loin d’être saturé. En l’espace d’un an, le sud-africain MTN (qui revendique 12,2 millions d’abonnés à la fin de 2006) et son challengeur, le nigérian Globacom (10 millions d’abonnés), se sont trouvés confrontés à deux nouveaux concurrents. Le panafricain Celtel, présent dans quinze pays du continent, dont le Niger, à la frontière nord du Nigeria. En juin 2006, cette filiale du koweïtien MTC acquiert 65 % de V-Mobile moyennant 1 milliard de dollars. Et, en janvier de l’année suivante, c’est Mubadala Development Company (MDC), agence d’investissement du gouvernement de l’émirat d’Abou Dhabi, qui acquiert une cinquième licence, pour 400 millions de dollars. Après avoir récupéré les clients de son prédécesseur, Celtel compte 6,5 millions d’abonnés, fin 2006. En revanche, Mubadala, à la recherche d’équipementiers pour la mise en place de son réseau (d’une capacité de 5 millions de lignes), n’a toujours pas démarré ses opérations. Son cahier des charges l’oblige à être opérationnel en 2008. D’après les experts cités par la mission économique française à Abuja, MDC pourrait capter entre 5 % et 10 % du marché dans les trois prochaines années. C’est probablement M-Tel, filiale de l’ancien opérateur public Nitel, dont 75 % du capital ont été rachetés en juillet 2006 par le nigérian Transcorp (200 000 abonnés), qui pâtira le plus de l’intensification de la concurrence.
Les investissements des opérateurs donnent une idée des possibilités de développement du marché nigérian. En janvier, Globacom et Alcatel, son partenaire technique, ont signé des contrats d’une valeur totale de 600 millions de dollars pour améliorer et étendre le réseau. Objectif : franchir la barre des 30 millions d’abonnés d’ici à 2007. Le 15 juin, Celtel a annoncé au cours d’une conférence de presse son intention de consacrer 1,5 milliard de dollars dans le même but. « En 2012, le Nigeria comptera 100 millions d’abonnés », assurait alors l’un des cadres. Les opérateurs ont encore de beaux jours devant eux.

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