Exploitation périlleuse des chemins de fer
Publié le 1 juillet 2007 Lecture : 1 minute.
Le groupe Bolloré est concessionnaire des deux principales compagnies de chemin de fer d’Afrique francophone : Sitarail (1 260 km entre la Côte d’Ivoire et le Burkina) ainsi que Camrail (995 km au Cameroun). En concession depuis 1995, Sitarail a subi les effets de la crise ivoirienne avec la coupure du pays entre le Nord et le Sud. Pendant près d’un an, la ligne a été interrompue. « Nous avons malgré tout assumé jusqu’au bout nos responsabilités, affirme Dominique Lafont. Nous avons maintenu en vie l’outil de la société autant qu’il était possible. Depuis dix ans que nous opérons sur cette concession, nous avons investi 25 millions d’euros et nous n’avons pas touché un seul euro de dividende. » Dans le cadre de cette concession à long terme (trente à trente-cinq ans), le groupe a la charge des investissements sur les infrastructures et le matériel roulant. Au Cameroun, Bolloré a investi 175 millions d’euros pour restaurer la ligne. Le nombre de déraillements a diminué, passant de 110 à 60. Camrail va rénover le service passager entre Douala et Yaoundé, en relançant le train Intercity, avec des voitures neuves et des locomotives plus rapides qui permettront de relier les deux villes en quatre heures à des tarifs inférieurs à ceux des bus. Selon les termes de la concession, Bolloré doit encore investir 225 millions d’euros sur les quinze prochaines années pour le matériel roulant et 90 millions pour les infrastructures. Pour y parvenir, le groupe a engagé des négociations avec le gouvernement et les bailleurs de fonds (Banque mondiale, SFI, AFD) pour redéfinir la répartition des charges. Le coût des infrastructures reviendrait aux bailleurs de fonds. En contrepartie, le concessionnaire paierait une redevance plus importante et reverserait une partie des bénéfices. Les discussions, bien engagées au Cameroun, pourraient servir d’exemple pour Sitarail.
