Vingt ans de libéralisme

Publié le 1 mai 2005 Lecture : 1 minute.

Depuis le départ du pouvoir de Julius Nyerere, en 1985, deux présidents successifs ont fait souffler un fort vent de libéralisme économique sur la Tanzanie. Nyerere, père de l’indépendance, reste l’homme qui a appris à son peuple à dépasser les clivages ethniques pour former une nation. Au plan économique, son idéal d’un « socialisme à la tanzanienne » s’est traduit par une surabondance d’entreprises et de banques publiques, toutes lourdement déficitaires. Sa volonté d’imposer une gestion communautaire des terres agricoles a été un fiasco total. Il s’est avéré impossible de regrouper les paysans dans les ujamaa, ces villages inspirés des kibboutz israéliens. Une grande partie de l’aide internationale a été engloutie dans cette réforme, plaçant le pays dans une situation proche de la banqueroute.

Vingt ans plus tard, l’actuel président Benjamin Mkapa s’apprête à passer la main, après deux mandats successifs. Son successeur prendra les commandes d’une économie profondément transformée. Une croissance solide (6,4 % en 2004) et des rentrées fiscales confortables ont permis aux autorités d’installer une école publique jusque dans les plus petites bourgades. J’ai demandé à Mkapa, qui avait été l’attaché de presse de Nyerere, ce que son ancien patron dirait s’il revenait visiter le pays. « Il n’apprécierait sûrement pas que j’aie vendu la plus grande partie de ce qui était propriété de l’État, et il serait sans doute contrarié de constater l’existence d’une classe moyenne plutôt prospère. » Ni lui ni personne dans le pays ne semble prêt à revenir en arrière.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires