« La zone CFA est pénalisée par l’euro fort »

Président de la Confédération des employeurs du Sénégal

Publié le 1 mai 2005 Lecture : 1 minute.

Silhouette longiligne, petites lunettes, costume impeccable, Mansour Cama force le respect. Le patron des patrons sénégalais appelle les entrepreneurs africains à changer d’approche. « Il n’est plus question de tendre la main et de mendier, explique-t-il. Si nous voulons attirer les Asiatiques et les Européens pour monter des partenariats, nous devons leur proposer des projets économiquement rentables. » Cama ne souhaite pas pour autant un afflux trop massif des opérateurs asiatiques sur les marchés africains, notamment des commerçants chinois, qui menacent l’industrie locale et l’artisanat. Il préfère l’approche du groupe indien Tata, qui a investi au Sénégal avec des partenaires nationaux pour monter une usine d’assemblage de bus. « Nous devons rechercher une logique commerciale et technique ainsi que des projets créateurs d’emplois. »
Cama appelle également les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités. « Il est nécessaire de mettre en place une véritable stratégie d’industrialisation tout en assurant la protection des entreprises locales, soutient-il. Si nous voulons développer le textile africain, il faut réduire les importations de friperies chinoises. » Les pouvoirs publics doivent sortir du raisonnement simpliste qui consiste à privilégier des produits importés « bon marché » et mettre en balance le nombre d’emplois généré par le développement des manufactures. Il est impensable, selon lui, que l’Afrique francophone, deuxième exportateur mondial de fibre, ne transforme même pas 25 % de son coton. Pour Cama, l’arrimage du franc CFA à l’euro est actuellement très préjudiciable aux exportations. Les produits de la zone CFA sont très peu compétitifs, le dollar et le yuan étant sous-évalués.

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