Maroc : vers les 100 000 voitures

Publié le 1 avril 2007 Lecture : 2 minutes.

Bond spectaculaire du marché marocain en 2006 : les ventes de voitures neuves ont augmenté de 32 %, avec 84 726 véhicules diffusés dans le royaume. Un résultat d’autant plus significatif que l’année 2005 avait déjà été nettement orientée à la hausse : + 18 %. Ce nouveau record est en bonne partie lié à un autre record, battu par la Somaca, seule usine automobile du Maghreb. Le précédent remontait à 1975, avec 25 216 véhicules montés. En 2006, la Somaca en a assemblé 29 600, soit 53 % de plus en un an : des Renault Kangoo, Peugeot Partner, et Citroën Berlingo, mais surtout 13 100 Dacia Logan ! Quoique protégée par des barrières douanières, la Somaca a traversé des temps difficiles depuis sa création en 1960 à l’initiative de l’État marocain. Mais l’arrivée de la Logan sur ses chaînes de montage lui a donné un nouvel élan en même temps qu’elle tirait le marché marocain vers le haut : la Logan, dix-huit mois après son lancement, est déjà la voiture la plus vendue du Maroc.
La croissance du marché automobile marocain est toutefois saine : elle ne repose pas sur du protectionnisme, mais sur la bonne santé économique du pays. La preuve : la hausse (+ 17 %) du nombre de voitures importées en 2006. Ces véhicules représentent 65 % du marché, par opposition aux 35 % assemblés par la Somaca. Voilà dix ans, les données étaient bien différentes : 30 000 voitures vendues, dont les deux tiers produites par la Somaca. Conformément aux accords de libre-échange passés avec l’Europe, le Maroc est ainsi parvenu à abaisser progressivement ses taxes douanières pour favoriser les flux commerciaux, tout en accroissant l’activité de la Somaca, usine qui a tissé au fil des années un solide réseau de sous-traitants locaux. Ce qui s’appelle gagner sur les deux tableaux. Avec, en prime, la reconnaissance du niveau de qualité atteint par la Somaca : Renault a chargé en 2007 cette usine dont il possède 80 % des parts d’assembler 5 000 Logan, à destination de la France et de l’Espagne. Pour la première fois de sa longue et tumultueuse histoire, l’usine de Casablanca devient ainsi exportatrice !
Les véhicules arrivant sur le sol marocain en pièces détachées avant d’être assemblés à Casablanca bénéficiant d’un régime fiscal particulier, il est logique que les constructeurs français occupent le haut de l’affiche : ils sont les seuls à utiliser les services de la Somaca depuis le retrait de Fiat, Dacia étant une filiale de Renault. Mais les marques asiatiques continuent d’avancer leurs pions au Maroc, en s’appuyant sur deux leviers : de petits véhicules à prix bas, et des 4×4, notamment des pick-up à vocation utilitaire. Pour la troisième année consécutive, Toyota vient en tête du classement des constructeurs au nombre des véhicules importés, devant Renault et Peugeot. Tandis que Hyundai (+ 57 %) et Kia (+ 67 %) poursuivent leur ascension.
Dès lors, le marché marocain est poussé par une double dynamique : véhicules assemblés localement, et véhicules importés. Le cap des 100 000 voitures, souvent annoncé, toujours différé, n’est plus aujourd’hui un mirage.

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