Le prestige au cur d’Addis-Abeba

Publié le 1 avril 2007 Lecture : 1 minute.

Longtemps négligé, le tourisme fait maintenant partie des priorités du gouvernement éthiopien. Le pays ne manque pas d’attraits. Il offre huit sites archéologiques ou naturels inscrits au Patrimoine mondial de l’humanité et une diversité unique de paysages. Malgré une image qui évoque encore les guerres et les grandes famines de 1974 et 1985, l’Éthiopie a accueilli 170 000 visiteurs étrangers en 2005, dont un quart de touristes environ. Le développement de l’activité est cependant entravé par des infrastructures vétustes, notamment en matière d’hôtellerie.
Chaque règle possède cependant son exception. Addis-Abeba, qui héberge le siège de l’Union africaine (UA) ainsi que celui de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), et s’enorgueillit du titre de capitale diplomatique du continent, possède un établissement hors normes, à travers le prestigieux Sheraton Luxury Collection. La notoriété de ce palace, où le prix d’une nuit (340 dollars) est trois fois supérieur au revenu annuel d’un Éthiopien, n’est plus à faire dans le cercle des dirigeants internationaux. Il a logé une vingtaine de chefs d’État, ainsi que le tout nouveau secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, lors du dernier sommet de l’UA, les 29 et 30 janvier. Il a vu défiler le gratin de la politique internationale, depuis son ouverture, en 1998 : Bill Clinton, Tony Blair, Junichiro Koizumi, etc. Construit par le cheikh Mohammed el-Hammoudi, milliardaire éthiopien d’origine saoudienne, l’un des hommes d’affaires les plus en vue du pays, le Sheraton Luxury Collection a nécessité un investissement de 365 millions de dollars et propose des prestations très haut de gamme. « Cet hôtel, entièrement privé, a été conçu pour être la vitrine d’Addis-Abeba », explique son directeur, le Français Jean-Pierre Manigoff, bon connaisseur de l’Afrique, puisqu’il a travaillé notamment au Gabon et au Bénin. Le taux de remplissage de ses 293 chambres et 33 suites, qui oscille entre 80 % et 85 %, fait partie des plus élevés du continent. Des travaux d’agrandissement sont prévus. Ils vont permettre de doubler sa superficie d’ici à cinq ans, mais ils entraîneront aussi le déplacement de 12 500 familles vivant dans les environs.

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