L’Afrique dans tous ses États

Publié le 1 avril 2007 Lecture : 2 minutes.

Publié le 2 avril, le « Rapport économique pour l’Afrique 2007 » nous permet de dresser un état des lieux de 52 pays du continent (tous sauf la Somalie) : croissance économique en termes réels (c’est-à-dire à prix constants), valeur du produit intérieur brut (PIB en dollars courants) et PIB par habitant (en dollars courants).
Cette publication « phare » de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) est lancée, chaque année, à l’occasion de la tenue de la conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement (2 et 3 avril, à Addis-Abeba). Elle se veut un « outil privilégié » grâce auquel les décideurs africains et internationaux peuvent évaluer « les performances des économies africaines ». Elle permet d’identifier les principaux défis auxquels les 52 économies du continent sont confrontées et de proposer des solutions idéales. Et vise, selon ses auteurs, à stimuler « l’échange d’idées et les discussions ». Thème retenu cette année : accélérer le développement de l’Afrique par la diversification (le rapport, qui fait 200 pages, est consultable gratuitement sur le site de la CEA : www.uneca.org).
Premier constat : la croissance est en progrès grâce à une amélioration exceptionnelle et concomitante de tous les secteurs (agriculture, mines, pétrole, services), mais elle est toujours insuffisante pour réduire la pauvreté et atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). L’Afrique affiche un taux moyen inférieur à celui des pays en développement (5,7 % en 2006, contre 7,3 %) et largement au-dessous de celui des pays asiatiques (8,7 % en moyenne). Seule consolation : avec un taux situé entre 5 % et 6 %, deux fois plus que le croît démographique, le revenu par habitant s’améliore d’année en année, au lieu de régresser comme dans les années 1980 et 1990. Mais à ce rythme, le continent n’est pas près de peser sur les affaires mondiales : son PIB passerait de 931 à 1 055 milliards de dollars entre 2006 et 2007, soit une infime progression de sa part dans le PIB mondial (de 1,95 % en 2006 à 2,07 % en 2007). Cette faiblesse ne permet pas, en outre, de se placer en position de force dans les négociations commerciales internationales. Exportatrice de matières premières, l’Afrique représente aujourd’hui 3 % des ventes mondiales, contre 5,5 % en 1967.
Deuxième constat : le reclassement à l’intérieur du continent a pris, à la faveur du triplement ou du quadruplement des prix pétroliers et miniers, une ampleur sans précédent, un peu à l’image des pays du Moyen-Orient. Le rapport de la CEA rend justement possible les comparaisons entre les sous-régions et les sous-catégories économiques. Pour la deuxième année consécutive, l’Angola est le champion de la croissance en Afrique avec une progression de 17,6 % en 2006 et une prévision de 31,4 % en 2007. Les pays post-conflits tiennent la route : Éthiopie, Liberia, Mozambique, RD Congo, Sierra Leone. En termes de puissance économique (valeur du PIB annuel), l’Afrique du Sud dispose de plusieurs longueurs d’avance (un écart de plus de vingt ans par rapport à ses trois poursuivants immédiats). Le pays de Mandela assure aujourd’hui le quart du PIB africain (26 %), deux fois plus que le Nigeria. La Guinée équatoriale se mesure désormais au Botswana et dépasse déjà le Gabon et le Sénégal. Le classement selon le revenu par habitant (PIB divisé par population) fait lui aussi apparaître des changements notables : la Libye et la Guinée équatoriale ont repris le dessus sur les Seychelles, longtemps numéro un africain. Et l’Algérie est repassée devant la Tunisie.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires