Les 100 premières compagnies d’assurance en 2011

Pour la deuxième fois, Jeune Afrique vous propose le classement des 100 premiers assureurs africains, reflet de plus en plus fidèle de l’émergence d’un nouveau secteur d’activité jusqu’ici relativement marginal sur le continent. L’Afrique du Sud, seul pays où le métier est développé, continue de dominer le classement, mais sa position recule pour plusieurs raisons. L’une est purement conjoncturelle : la très forte dépréciation du rand par rapport au dollar en 2011 a artificiellement réduit les performances financières (exprimées en dollars) des assureurs sud-africains. La seconde est plus structurelle : en Afrique, de nouveaux assureurs émergent, se développent et gravissent ainsi année après année les échelons.

Le cas le plus symptomatique est celui du Maroc, où trois groupes locaux dominent le paysage de l’assurance, à peine dérangés par la filiale du géant mondial Axa. Mieux, Wafa Assurance, RMA Watanya et Saham (propriétaire de CNIA Saada) sortent désormais de leurs frontières pour conquérir le reste de l’Afrique. Saham a largement ouvert le bal en reprenant fin 2010 Colina (basé en Côte d’Ivoire mais présent dans de nombreux pays subsahariens), poursuivi les opérations en achetant Global Alliance Angola un an plus tard, et remis le couvert en s’emparant du libanais LIA Insurance en 2012…

Le total de primes des 100 premières compagnies d’assurance atteint 29,1 milliards de dollars

Intégration

Mais Wafa Assurance et RMA Watanya semblent décidés à lui emboîter le pas, profitant notamment de leur affiliation à de grands groupes bancaires, Attijariwafa Bank (pour Wafa Assurance) et BMCE Bank (pour RMA Watanya). Wafa s’est installé en 2012 en Tunisie et en Côte d’Ivoire, et RMA Watanya a mis sur pied un holding pour l’Afrique, qui devrait accompagner bientôt sur place les différentes entités du groupe Bank of Africa, également détenu par BMCE Bank.

Car la bancassurance est désormais l’un des principaux enjeux auxquels est soumise la profession. Au Maroc et même en Afrique du Sud, la distribution des produits d’assurance par les groupes bancaires a fait ses preuves. Mais la logique ultime, celle de l’intégration des assureurs au sein de grands groupes bancaires, reste pour l’instant assez rare, surtout au sud du Sahara. Les choses pourraient changer. Le gabonais BGFI Bank a ainsi pris en 2011 le contrôle de l’assureur local Assinco, qui évoluait déjà dans son giron.

Par ailleurs, l’offensive que mène actuellement le groupe d’assurances NSIA dans le domaine bancaire est également un signe de l’émergence de la bancassurance. L’assureur subsaharien basé en Côte d’Ivoire a tout d’abord rebaptisé NSIA Banque les deux établissements qu’il possède déjà, en Côte d’Ivoire et en Guinée. Désormais, il compte déployer son réseau bancaire et a notamment, dans ce cadre, été candidat à la reprise de Commercial Bank Tchad lors de sa privatisation.

Marginal

Sunu Assurances et Colina, les deux principaux concurrents de NSIA en zone Cima (Conférence interafricaine des marchés d’assurances), restent pour l’instant indépendants de tout groupe bancaire, mais développent en même temps résolument la distribution de leurs produits via les banques mais aussi via les institutions de microfinance, qui touchent davantage de personnes et peuvent proposer des produits simples mais populaires comme des assurances décès.

Tous les moyens seront bons pour développer un marché qui reste très marginal. Selon l’étude Sigma 2011 de Swiss Re, l’Afrique représente 1,8 % des primes d’assurance-vie dans le monde et 1,1 % des primes non-vie. Un niveau qui a augmenté en 2011 (après un net recul en 2010) mais qui reste très faible, surtout lorsqu’on sait que l’Afrique du Sud représente l’immense majorité du total (90 % des primes vie par exemple).

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