Le secteur privé, interlocuteur incontournable de l’État

Laïd Benamor est PDG du Groupe Benamor, premier producteur de tomates industrielles en Algérie, avec un chiffre d’affaires d’environ 250 millions de dollars.

Publié le 1 décembre 2011 Lecture : 2 minutes.

En pleine réhabilitation, le secteur privé algérien constitue le principal moteur du développement économique du pays. Depuis 1998, il participe activement à la professionnalisation de notre économie. Il représente 60  % de la valeur ajoutée hors hydrocarbures et, selon les derniers chiffres avancées par le directeur général de l’office national des statistiques, il emploie davantage de travailleurs que le secteur public, soit 56,1 % (dont 18,1 % pour les btp, 13,1 % pour l’agriculture, 12,6 % pour l’industrie…). le secteur privé est de ce fait devenu un interlocuteur incontournable du gouvernement.

Malgré les difficultés bureaucratiques qui existent et qui résistent aux changements, la relation secteur privé-état est en nette progression. Souvent dues aux mauvaises interprétations des textes de loi, les lenteurs bureaucratiques sont cependant à l’origine d’une apathie qui freine le dynamisme de certains opérateurs, et particulièrement les investisseurs étrangers habitués à d’autres situations plus avantageuses et plus attractives.

la suite après cette publicité

Le Groupe Benamor, qui a démarré dans une conjoncture très difficile pendant les années 1980 avec une petite unité de transformation de concentré de tomates d’une capacité de 240 tonnes par jour de tomates fraîches, a mis seize longues années pour comprendre et localiser les vraies carences. en optant pour la protection de la production locale et en investissant dans l’économie du savoir et la maîtrise des nouvelles technologies, le Groupe benamor a commencé par exposer les problèmes de la filière et proposé la manière d’y remédier : en amont, l’agriculture nécessitait une véritable prise en charge ainsi qu’un accompagnement.

La maîtrise de notre métier et la bonne communication avec nos gouvernants permettent de finir par obtenir gain de cause.

Pour ce faire, nos gouvernants avaient besoin de l’aide de véritables professionnels de la filière. au début, nos confrères n’étaient pas convaincus de notre démarche, qui consistait à se rapprocher, à aider au respect de l’itinéraire technique et à veiller à standardiser les plans et traitements, etc.

Mais notre approche, solitaire, a été très appréciée par les pouvoirs publics, qui nous ont assistés dans la redynamisation de la filière, en soutenant et en encourageant les producteurs les plus sceptiques et ayant perdu confiance, à replanter la tomate, à mécaniser les plantations et, plus récemment, à introduire les récolteuses. Cette redynamisation a permis de multiplier le rendement par quatre (de 15 à 60 tonnes par hectare). La maîtrise de notre métier et la bonne communication avec nos gouvernants permettent de finir par obtenir gain de cause.

la suite après cette publicité

Cette modeste expérience nous apprend que nous, opérateurs économiques privés et publics, sommes les seuls et uniques responsables du développement de notre économie, chacun dans sa compétence. elle nous apprend aussi que la maîtrise de notre métier et la bonne communication avec nos gouvernants permettent de finir par obtenir gain de cause.

Au lieu de poser continuellement les problèmes, il faut plutôt proposer des solutions viables et réalisables qui serviraient la profession. ainsi, notre pays a besoin de vrais professionnels qui doivent s’organiser afin de diagnostiquer tous les problèmes rencontrés et soumettre des propositions pour l’amélioration et le développement de chaque filière. et j’atteste que les pouvoirs publics ont toujours été disponibles pour encourager et assister l’interprofession.

la suite après cette publicité

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires