Assurances : la dynamique est lancée

Excepté l’Afrique du Sud, principal marché régional, le continent apparaît désormais clairement comme un gisement inexploré pour les groupes du secteur.

Au vingtième rang, le groupe panafricain basé en Côte d’Ivoire NSIA © Olivier/J.A.

Au vingtième rang, le groupe panafricain basé en Côte d’Ivoire NSIA © Olivier/J.A.

Publié le 3 octobre 2011 Lecture : 2 minutes.

Pour la première fois, Jeune Afrique vous propose le classement des cent principaux assureurs africains, contre cinquante les autres années. Une évolution justifiée par le nombre grandissant de réponses que nous recevons à notre questionnaire annuel mais aussi par la dynamique de croissance spectaculaire que connaît cette activité à travers le continent. Et le phénomène ne devrait pas s’arrêter, le potentiel de développement du secteur restant très important.

Le total des primes des 100 premiers assureurs a atteint 34,8 milliards de dollars en 2010.

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À preuve, quand le cinquantième assureur de notre dernier classement affichait 33,4 millions de dollars (23,3 millions d’euros d’alors) de primes (la mesure du chiffre d’affaires dans l’assurance), le cinquantième de l’année en réalise 53 millions de dollars (40 millions d’euros).

Surprises ivoiriennes

Sans surprise, l’ordre est respecté. Le premier marché africain, l’Afrique du Sud, truste les dix premières places du classement, avec huit acteurs au-dessus du milliard de dollars de primes. Derrière, le Maroc ne cesse de grimper, le marché étant mené par deux bancassureurs, RMA Watanya (BMCE Bank) et Wafa Assurance (Attijariwafa Bank). Au-delà, la surprise vient des Ivoiriens. Malgré un taux de pénétration de l’assurance extrêmement bas en zone subsaharienne (moins de 1 %), deux groupes locaux sont parvenus à se hisser parmi les vingt-cinq premiers acteurs du continent recensés dans notre classement. Une réussite due à une régionalisation bien menée. NSIA est ainsi présent dans douze pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale.

Colina le suit de près, avec onze pays. Tous deux se sont dotés de partenaires financiers solides : NSIA avec le capital-investisseur Emerging Capital Partners, et Colina avec le groupe marocain Saham, qui présente de surcroît l’avantage d’être un spécialiste de l’assurance. Le groupe de Moulay Hafid Elalamy détient en effet CNIA Saada, le premier assureur indépendant du pays, leader notamment dans l’assurance auto. Il s’en faut de peu qu’un troisième assureur ne se joigne à ce duo ivoirien. Sunu Assurances aurait en effet dû se glisser pas loin derrière Colina dans notre classement. Mais la société est basée à Paris, même si l’un de ses principaux dirigeants est à Abidjan et si sa principale filiale y est également…

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Les PME en ligne de mire

Excepté l’Afrique du Sud, où le marché est déjà mature, le développement de l’assurance un peu partout en Afrique semble acquis. Si les grandes entreprises sont toutes couvertes, ce marché étant déjà très concurrentiel, les véritables enjeux de développement sont ailleurs : sur les petites et moyennes entreprises et sur le grand public, notamment en matière d’assurance vie.

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L’innovation est l’une des clés du succès futur. Et la micro-assurance un produit adapté aux revenus des populations locales. L’allemand Allianz, très présent en Afrique, a ainsi mis en place en Côte d’Ivoire, avec la principale institution de microfinance du pays, un produit adapté : simplification des modalités d’application, tarifs très bas partir de quelques euros)… Il n’est pas le seul : un nombre croissant d’assureurs se sont rapprochés d’organismes de microfinance. Le mobile insurance est aussi une piste ; un moyen, en tout cas, de distribuer des produits d’assurance aux abonnés mobiles en leur permettant, par exemple, d’épargner des minutes de communication non utilisées. 

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