Le FMI va accorder une aide de près d’un milliard de dollars au Ghana

Le Ghana et le Fonds monétaire internationale ont trouvé un accord sur un programme de soutien d’une valeur de près d’un milliard de dollars et d’une durée de trois ans, qui devrait aider le pays d’Afrique de l’Ouest à retrouver la stabilité financière.

C’est Seth Terkper, le ministre des Finances du Ghana et ancien cadre du FMI, qui a mené les discussions avec l’institution internationale. © J. Scott Applewhite/AP/SIPA

C’est Seth Terkper, le ministre des Finances du Ghana et ancien cadre du FMI, qui a mené les discussions avec l’institution internationale. © J. Scott Applewhite/AP/SIPA

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Publié le 26 février 2015 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 26/02/2015, 18:50 CET, suite aux déclarations de Joel Toujas-Bernate, chef de la division Afrique du Fonds monétaire internationale (FMI).

Le Ghana et le Fonds monétaire international (FMI) sont arrivés à un accord sur un programme de soutien, rapporte l’agence Reuters. Les discussions entamées en septembre dernier ont abouti dans la soirée du mercredi 25 février, durant une ultime visite de travail des équipes du FMI, arrivées une semaine plus tôt.

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L’accord porte sur un prêt de 660 millions de droits de tirage spéciaux (environ 933 millions de dollars) d’une durée de trois ans, a indiqué Joel Toujas-Bernate, chef de la division Afrique du FMI. Le premier décaissement, d’une valeur de 100 millions de dollars, devrait être réalisé juste après l’approbation de l’accord par le conseil d’administration du FMI, qui se réunit en avril prochain. 

Revers

Le recours d’Accra à l’aide de l’institution internationale représente un sérieux revers pour le Ghana, qui était présenté au début de cette décennie comme un exemple de réussite en Afrique subsaharienne.

Pays à « revenu intermédiaire » depuis 2010, producteur de pétrole dès l’année suivante, Accra s’est fait le héraut de la recherche de « solutions locales aux problèmes locaux ». D’ailleurs, le pays d’Afrique de l’Ouest a tout tenté pour éviter de s’en remettre au FMI, dont les programmes d’ajustement structurels imposés dans les années 90 ont laissé un souvenir amer. Mais il y avait urgence.

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En août 2014, lorsque le président ghanéen John Dramani Mahama a finalement évoqué publiquement le recours à l’institution de Bretton Woods, la monnaie nationale le cedi avait lourdement chuté face au dollar. Loin de la période faste des années 2008-2013, durant lesquelles le PIB du Ghana a crû en moyenne de 8,6 % (15 % en 2011), le taux de croissance en 2014 n’est que de 5 %, selon les estimations de l’agence Standard & Poor’s. La dégradation des comptes publics (déficit, dette), due en partie à la forte croissance de la masse salariale de la fonction publique, est devenue alarmante. Et les taux d’intérêt sur les émissions obligataires locales du gouvernement centrale ont explosé.

>>> Lire aussi – Crise : comment le Ghana en est-il arrivé là ?

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Aussi, l’aide accordée par le FMI, d’une durée de trois ans selon Reuters, devrait aider le pays d’Afrique de l’Ouest à retrouver la stabilité financière et réduire la pression des marchés. Mais le soutien de l’institution de Bretton Woods implique une importante révision des politiques fiscales du Ghana.

Le budget 2015 du pays prévoit déjà l’élimination de subventions énergétiques « inefficaces et sources de distorsion », la mise en oeuvre de mesures pour « contenir » l’augmentation de la masse salariale du secteur public, l’exécution de politiques salariales et d’embauches « appropriées », la réduction des exemptions fiscales, le renforcement des outils de la Banque du Ghana dans le contrôle de l’inflation. Autant de mesures qui devraient permettre de réduire le déficit fiscal de 3,5 points en 2015. Un engagement particulièrement apprécié par la mission du FMI, indique une noté publiée en novembre dernier.

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