Algérie : aucun signe d’apaisement chez les opposants au gaz de schiste
Le bras de fer entre les opposants au gaz de schiste et l’État algérien rentrera bientôt dans son deuxième mois, sans laisser entrevoir de signe d’apaisement. Au contraire, le dialogue semble définitivement rompu entre les deux parties.
![Manifestation à Alger, le mardi 24 février 2015, contre l’exploitation du gaz de schiste. © Farouk Batiche/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2015/02/25/Algerie_gaz_de_schiste_Alger_cFaroul_Batiche_AFP.jpg)
Manifestation à Alger, le mardi 24 février 2015, contre l’exploitation du gaz de schiste. © Farouk Batiche/AFP
Le 44e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures en Algérie a pris, le mardi 24 février, des allures de batailles rangées entre un gouvernement, maintenant le cap du gaz de schiste, et des manifestants réaffirmant leur opposition à ces hydrocarbures non conventionnels.
Inflexible
Cinquante-cinq jours après le début du mouvement de contestation – et depuis la rupture des négociations entre les deux parties fin janvier – cette journée hautement symbolique s’est transformée en démonstration de force de part et d’autre.
À Alger, à Constantine, à Oran, à Tlemcen et dans d’autres villes algériennes, plusieurs dizaines de manifestants se sont déplacés répondant à l’appel d’organisations de la société civile et de l’opposition. Mais c’est dans le sud du pays, où les premiers forages tests ont été réalisés, que les manifestations ont été les plus nombreuses, rassemblant plusieurs milliers de personnes, notamment à In Salah, dans la wilaya de Tamanrasset, berceau de la contestation depuis le 31 décembre.
En fin de semaine dernière, les opposants au gaz de schiste ont transmis directement au président de la République une demande de moratoire, constatant l’échec des négociations et se terminant sur un ultime appel à stopper l’exploitation de gaz de schiste en Algérie.
En réponse, l’État a campé sur sa position. « Le pétrole, le gaz conventionnel et de schiste, les énergies renouvelables sont des dons de Dieu. Il nous incombe (…) d’en tirer profit, pour nous et pour les générations futures, en veillant scrupuleusement à assurer la sauvegarde de la santé de la population et la protection de l’environnement », a rappelé le président Abdelaziz Bouteflika, dans un message lu par un de ses conseillers.
Le ministre de l’Énergie, Youcef Yousfi, a pour sa part annoncé la création prochaine d’un observatoire national de prospection du gaz de schiste avec la participation des représentants de la société civile.
>>>> Lire aussi : Algérie face au gaz de schisme
Surveillance
Preuve s’il en fallait du climat de défiance entre les deux parties, les opposants anti-schiste ont désormais instauré une surveillance des sites de forage expérimentaux situés à une trentaine de kilomètres d’In Salah et installé des tentes au niveau du kilomètre 35, à l’entrée du second puits-tests du bassin d’Ahnet, pour suivre la fin de la phase d’exploration et s’assurer qu’une fois celle-ci terminée, les camions de Sonatrach, l’entreprise nationale des hydrocarbures, s’en iront bel et bien, comme l’a promis le Premier ministre.
Par Chloé Rondeleux, à Alger
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