Zambie : le nouveau président veut apaiser les miniers

Élu à la tête du pays en janvier dernier, Edgar Lungu, le nouveau président zambien tente de calmer la grogne des producteurs miniers, en révolte contre la hausse des redevances et les blocages dans le remboursement de la TVA.

Prestation de serment d’Edgar Lungu (à dr.) le 25 janvier 2015. © Moses Mwape/AP/Sipa

Prestation de serment d’Edgar Lungu (à dr.) le 25 janvier 2015. © Moses Mwape/AP/Sipa

Publié le 24 février 2015 Lecture : 2 minutes.

La Zambie a assoupli la règle obligeant les exportateurs à produire des documents établis dans les pays de destination de leurs produits afin de bénéficier du remboursement de la TVA. Les documents de transit fournis seront désormais acceptés, a fait savoir l’administration fiscale du pays d’Afrique australe le 23 février, rapporte l’agence Reuters.

Le nouveau président zambien, Edgar Lungu, vainqueur des élections organisées en janvier dernier suite au décès de Michael Sata, avait ordonné au gouvernement, le 3 février, de trouver une solution à ce conflit qui gangrène depuis près d’un an les relations entre l’État et l’industrie minière.

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La Zambie a en effet bloqué le remboursement de la TVA acquittée par de nombreuses sociétés minières pour défaut de présentation de certificats d’importation. Cette obligation, censée introduire plus de transparence dans ce secteur, a provoqué l’opposition des miniers, pour qui il est difficile de produire ces documents parce qu’ils vendent leur production à des sociétés de négoce multinationales, sans contrôle sur les destinations finales. Selon les producteurs miniers, la Zambie doit leur restituer plus de 600 millions de dollars de TVA.

Royalties

La question des certificats d’importations n’est cependant qu’une des nombreuses pierres d’achoppement entre le gouvernement zambien et les producteurs miniers. Ces derniers s’opposent notamment aux multiples modifications de la législation minière depuis deux ans. Dernière source de conflit : la hausse de 6 % à 20 % du montant des redevances (royalties) sur la production des mines à ciel ouvert entrée en vigueur le 1er janvier.

Une décision prise par le gouvernement précédent et qui intervient alors que les cours du cuivre (le premier produit d’exportation du pays) sont à leur plus bas depuis cinq ans et demi. Selon la Chambre des mines de la Zambie, principal syndicat patronal du secteur, cette hausse devrait entraîner la perte de 12 000 emplois.

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Depuis son élection, Edgar Lungu a lancé des discussions avec les producteurs miniers, reçus à plusieurs reprises au palais présidentiel. Le président zambien s’est par exemple engagé à préserver les 4 000 emplois de la mine de cuivre de Lumwana, détenue par le canadien Barrick Gold, qui a annoncé son intention de la place en maintenance.

« Le but ultime est à la fois de protéger les emplois et de maintenir la rentabilité des mines. Nous devons également maintenir le droit du pays à percevoir les impôts qui lui sont dus », a expliqué le président zambien.

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