Attijariwafa Bank ralentit en Afrique subsaharienne
En 2014, Attijariwafa Bank a enregistré une nette progression de son produit net bancaire et de ses bénéfices. Le groupe marocain enregistre toutefois un alourdissement de son portefeuille de créances en souffrance et voit ses profits baisser fortement en Afrique hors Maroc.
Le groupe Attijariwafa Bank vient de publier ses résultats financiers pour l’année écoulée. En 2014, le numéro un du secteur bancaire marocain a enregistré un produit net bancaire de 19,449 milliards de dirhams (1,76 milliard d’euros), en hausse de 8,8% sur un an. Son résultat net progresse également de 5,2% à 4,355 milliards de dirhams, après une chute de 8 % l’an dernier.
Le groupe dirigé par Mohamed El Kettani a vu ses dépôts croître de 8,5% en un an à 257,88 milliards de dirhams, portés par une forte croissance au Maroc (+9,8%). La progression des crédits s’est quant à elle maintenue au rythme de l’année précédente (1,7%) à 255 milliards.
Des performances satisfaisantes donc, réalisées « en dépit d’un contexte économique national peu favorable et d’une montée du risque à l’international », notent les analystes de la société de bourse casablancaise Upline Securities.
Le bénéfice net (part du groupe) de la banque de détail à l’international chute de 26,1%, à 678,4 millions de dirhams.
Ralentissement en Afrique
Le tableau est toutefois assombri par plusieurs éléments. Durant l’année écoulée, le groupe bancaire a enregistré une hausse significative du coût du risque dont la charge a crû de 62,6 % à 3,034 milliards de dirhams. Une évolution due à la percée des créances en souffrance, dont le taux a grimpé de 50 points de base à 6,8 %.
Plus encore, dans le reste de l’Afrique, zone dans laquelle le groupe bancaire a enregistré durant les dernières années une croissance solide, semble moins dynamique. Le produit net bancaire de la banque de détail à l’international (BDI, incluant la Tunisie et les opérations subsahariennes) a progressé de 8,3%, à 5,18 milliards de dirhams, contre 11,1% de hausse en 2013.
La hausse des prêts et créances sur la clientèle dans cette zone se maintient (5,2% à 29,5 milliards de dirhams) mais reste très en deçà des performances réalisées en 2013 : +22,9%. Le bénéfice net (part du groupe) de la BDI chute de 26,1%, à 678,4 millions de dirhams.
Optimiste
Dans une note publée le 19 février, les analystes de CFG Group souligne que « la contribution de la banque de détail à l’international au résultat net part du groupe affiche une baisse de 21% », attribuant ce recul « à la décélération de la croissance de l’activité au niveau des filiales en Afrique subsaharienne ».
Dans un communiqué, Attijariwafa Bank se dit optimiste pour cette année 2015 durant laquelle il anticipe « l’amélioration des indicateurs économiques et dans le reste des pays de présence ». Fin 2014, le groupe marocain comptait 3 331 agences à travers 23 pays (dont 79,1 % au Maroc).
>>>> Dossier finance : le modèle panafricain est-il en panne ?
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- « Neuf des vingt pays qui présentent les taux de croissance les plus forts au mond...
- Doublé par la junte au Mali, Maroc Telecom restera-t-il dans le pays ?
- Chez Itoc au Sénégal, les enfants de Baba Diao revisitent la gouvernance du groupe
- Carburant en Afrique : pourquoi les exportateurs mondiaux jouent des coudes pour a...
- Sénégal : à quoi doit servir la nouvelle banque de la diaspora ?