« Spy Cables » : les taupes sud-africaines pas au top

La fuite de centaines de câbles confirme le rôle central de l’Afrique du Sud dans le grand jeu du renseignement mondial. Mais aussi une certaine porosité de ses services secrets…

Le président sud-africain Jacob Zuma, en 2011. © Rodger Bosch/AFP

Le président sud-africain Jacob Zuma, en 2011. © Rodger Bosch/AFP

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Publié le 4 mars 2015 Lecture : 2 minutes.

Après WikiLeaks aux États-Unis, LuxLeaks au Luxembourg puis SwissLeaks en Suisse, c’est au tour de l’Afrique du Sud d’avoir des problèmes de fuites. Désignée sous le nom de "Spy Cables" par les médias anglo-saxons, cette nouvelle affaire porte sur la publication par la chaîne qatarie Al-Jazira, le 23 février, d’échanges entre les services secrets sud-africains et leurs homologues étrangers de 2006 à 2014. L’authenticité de ces "câbles espions" n’a pas encore pu être vérifiée, mais leur divulgation – 244 documents, dont un grand nombre sont classés secret-défense – embarrasse Pretoria qui, dès le 25 février, a condamné le procédé et annoncé l’ouverture d’une enquête interne à la State Security Agency (SSA).

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Ces fuites, qui révèlent notamment la pression exercée par les services secrets américains et britanniques (pour que Pretoria renonce à toute coopération nucléaire avec l’Iran), mais aussi israéliens (pour dissuader l’Afrique du Sud de boycotter les produits de l’État hébreu, par exemple), montrent le rôle central que la nation Arc-en-Ciel occupe ces dernières années dans le grand jeu du renseignement mondial. Près de 80 noms d’espions étrangers établis dans le pays sont répertoriés, avec leurs coordonnées et les couvertures utilisées. Confirmant que l’Afrique du Sud est bel et bien devenue "le nouvel eldorado de l’espionnage", pour reprendre l’expression de l’un d’entre eux.

Mis bout à bout, les documents révèlent aussi une certaine vulnérabilité des services sud-africains. Parmi les problèmes pointés au sein du SSA : la disparition d’ordinateurs portables, l’absence de coffres pour conserver les documents sensibles ou d’enquêtes approfondies sur les responsables des différentes institutions de sécurité du pays. Un câble estime même que l’agence est "totalement noyautée" par les services secrets étrangers. "Tout le monde travaille pour quelqu’un d’autre", assure un cadre cité dans le document.

Une affirmation déjà mise en lumière par une note dévoilée par WikiLeaks en 2011 : Moe Shaik, l’ancien chef des services sud-africains, y apparaissait comme l’une des principales sources d’information des Américains. Les documents des "Spy Cables", qui n’auraient évidemment pas dû tomber entre toutes les mains, confirment hélas les limites de la SSA.

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