RDC : opérations contre les rebelles hutus rwandais au Nord-Kivu
L’armée congolaise a lancé une offensive contre des rebelles hutus rwandais dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris vendredi d’un officierparticipantnaux opérations.
"Nous avons reçu l’ordre de traquer les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) et nous avons récupéré quelques positions", a affirmé à l’AFP un major posté dans le parc national des Virunga, classé au patrimoine mondial et qui sert de refuge à plusieurs groupes armés.
L’offensive a été lancée jeudi, indique un compte-rendu du conseil des ministres publié vendredi soir. Une information confirmée par un communiqué de la société civile du Nord-Kivu, qui regroupe notamment des associations, ONG et syndicats.
"Les opérations militaires se déroulent sur l’axe Mabenga-Tongo, en territoire de Rutshuru", frontalier du Rwanda et de l’Ouganda, précise la société civile. "Selon nos sources, des affrontements se sont poursuivis ce vendredi 27 février; les plus rudes ont opposé les deux forces entre 12H00 et 18H00 locales sur la colline de Chahi", poursuit le communiqué, affirmant que l’armée est parvenue à récupérer deux villages ainsi que la "colline stratégique de Chahi".
Mardi, l’armée avait déjà attaqué des FDLR dans le sud de la province du Sud-Kivu. Elle a affirmé avoir récupéré une position importante et libéré plusieurs villages. Cependant, un observateur militaire a nuancé la portée de l’offensive en soulignant que la zone des combats n’est pas connue pour avoir des FDLR, qui sont généralement "plus à l’ouest".
Selon le compte-rendu du gouvernement, les offensives dans les Kivus donnent des "résultats significatifs". Il souligne entre autres la reddition de 75 combattants, dont 42 se sont rendus à la "Monusco", la Mission de l’ONU. Sur ces 42, "39 (…) ont pu être déjà rapatriés au Rwanda", est-il ajouté.
L’opération de mardi était la première signalée depuis que l’armée a annoncé, le 29 janvier, le lancement d’une offensive contre les FDLR, dont des chefs sont accusés d’avoir participé au génocide contre les Tutsis en 1994 au Rwanda, qui fit quelque 800.000 morts selon l’ONU.
Les FDLR – entre 1.500 et 2.000 hommes, très implantés dans la population locale – sont surtout présents dans les Kivus, où ils sont accusés de commettre de graves exactions contre les civils congolais (meurtres, viols, enrôlement d’enfants, pillages…) et de se livrer à de lucratifs trafics de bois et d’or.
La Monusco avait promis un soutien logistique, stratégique et opérationnel à l’offensive de l’armée, mais elle l’a retiré quand Kinshasa a refusé de changer deux généraux, Bruno Mandevu et Sikabwe Fall, chargés de piloter des attaques au Nord-Kivu, et que l’ONU soupçonne de graves violations des droits de l’Homme.
Dénonçant un chantage, Kinshasa a décidé de renoncer à l’aide de l’ONU mais, selon la Monusco, le dialogue se poursuit pour trouver un terrain d’entente.
L’est de la RDC, riche en minerais précieux, est une région instable depuis vingt ans. Plusieurs dizaines de groupes armés locaux et étrangers s’y disputent ses richesses et commettent de graves exactions contre les civils.
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