Sénégal : entre francophones, on se comprend

La convention signée entre l’Institut canadien des mines et le Cesag, à Dakar, marque une première étape dans la création d’une institution sous-régionale.

Employés du canadien Teranga Gold Corporation, sur la mine de Sabodala (est du Sénégal). © Hugh Brown

Employés du canadien Teranga Gold Corporation, sur la mine de Sabodala (est du Sénégal). © Hugh Brown

Publié le 1 février 2013 Lecture : 2 minutes.

Cela fait bientôt deux ans que le contact a été noué entre l’Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole (ICM) et le Centre africain d’études supérieures en gestion (Cesag), à Dakar. Le premier, à l’origine de ce rapprochement, souhaite optimiser le potentiel développé par les miniers canadiens sur le continent. « Vu l’importance de ses investissements au Sénégal et plus généralement en Afrique de l’Ouest, le Canada cherche à y rentabiliser ses activités », souligne Mamadou Senghor, responsable de l’insertion professionnelle au Cesag.

Il s’agira tout d’abord de mettre en place un comité stratégique chargé d’organiser un symposium d’ici à l’automne prochain pour « définir les priorités et partager l’expertise entre l’ensemble des acteurs miniers francophones », précise Jean Vavrek, directeur de l’ICM. Dans un deuxième temps, un institut africain de la francophonie minière sera mis en place, et c’est dans ce cadre que seront dispensées les formations, sous la houlette de l’ICM qui passera progressivement le relais à des formateurs locaux. L’enseignement sera focalisé sur la gestion minière, l’extraction, l’approvisionnement, la responsabilité sociale des entreprises (RSE)…

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Cliquez sur l'image.« Le cahier des charges n’étant pas finalisé, il est encore trop tôt pour parler du déroulement, du contenu précis et des effectifs de cette formation », nuance Mamadou Senghor. Seule certitude : elle s’adressera aux professionnels du secteur justifiant d’un niveau bac +3 minimum, avec une attention particulière portée aux autochtones – sur fond d’africanisation des cadres – et aux femmes. Les premiers cours sont prévus pour 2014. Une offre de formation initiale viendra ultérieurement compléter ces sessions de formation continue.

Point d’ancrage

Le Cesag voit dans ce partenariat l’opportunité de s’insérer dans le secteur des mines ainsi que le moyen de renforcer son leadership sous-régional. De son côté, l’ICM voit plus loin que le renforcement des relations économiques entre les deux pays. « Il s’agit avant tout de cibler l’Afrique de l’Ouest. Nous recherchons un mandat sous-régional, du fait de la richesse minière locale. Le Cesag constitue un point d’ancrage pour notre feuille de route », souligne Jean Vavrek. De fait, son statut d’institution de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a été décisif dans le choix de l’école.

À Dakar, la première section locale de l’ICM servira de modèle pour les autres pays d’Afrique de l’Ouest : Abidjan, Ouagadougou et Conakry ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt pour une démarche similaire. « Il est important d’avoir plusieurs sections pour pouvoir former un district ouest-africain », poursuit le directeur de l’ICM. À terme, l’objectif affiché est de mettre en place un institut minier francophone… mondial. Une perspective réaliste d’ici trois à cinq ans, selon Mamadou Senghor.

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