Sénégal : entre francophones, on se comprend
La convention signée entre l’Institut canadien des mines et le Cesag, à Dakar, marque une première étape dans la création d’une institution sous-régionale.
Cela fait bientôt deux ans que le contact a été noué entre l’Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole (ICM) et le Centre africain d’études supérieures en gestion (Cesag), à Dakar. Le premier, à l’origine de ce rapprochement, souhaite optimiser le potentiel développé par les miniers canadiens sur le continent. « Vu l’importance de ses investissements au Sénégal et plus généralement en Afrique de l’Ouest, le Canada cherche à y rentabiliser ses activités », souligne Mamadou Senghor, responsable de l’insertion professionnelle au Cesag.
Il s’agira tout d’abord de mettre en place un comité stratégique chargé d’organiser un symposium d’ici à l’automne prochain pour « définir les priorités et partager l’expertise entre l’ensemble des acteurs miniers francophones », précise Jean Vavrek, directeur de l’ICM. Dans un deuxième temps, un institut africain de la francophonie minière sera mis en place, et c’est dans ce cadre que seront dispensées les formations, sous la houlette de l’ICM qui passera progressivement le relais à des formateurs locaux. L’enseignement sera focalisé sur la gestion minière, l’extraction, l’approvisionnement, la responsabilité sociale des entreprises (RSE)…
« Le cahier des charges n’étant pas finalisé, il est encore trop tôt pour parler du déroulement, du contenu précis et des effectifs de cette formation », nuance Mamadou Senghor. Seule certitude : elle s’adressera aux professionnels du secteur justifiant d’un niveau bac +3 minimum, avec une attention particulière portée aux autochtones – sur fond d’africanisation des cadres – et aux femmes. Les premiers cours sont prévus pour 2014. Une offre de formation initiale viendra ultérieurement compléter ces sessions de formation continue.
Point d’ancrage
Le Cesag voit dans ce partenariat l’opportunité de s’insérer dans le secteur des mines ainsi que le moyen de renforcer son leadership sous-régional. De son côté, l’ICM voit plus loin que le renforcement des relations économiques entre les deux pays. « Il s’agit avant tout de cibler l’Afrique de l’Ouest. Nous recherchons un mandat sous-régional, du fait de la richesse minière locale. Le Cesag constitue un point d’ancrage pour notre feuille de route », souligne Jean Vavrek. De fait, son statut d’institution de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a été décisif dans le choix de l’école.
À Dakar, la première section locale de l’ICM servira de modèle pour les autres pays d’Afrique de l’Ouest : Abidjan, Ouagadougou et Conakry ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt pour une démarche similaire. « Il est important d’avoir plusieurs sections pour pouvoir former un district ouest-africain », poursuit le directeur de l’ICM. À terme, l’objectif affiché est de mettre en place un institut minier francophone… mondial. Une perspective réaliste d’ici trois à cinq ans, selon Mamadou Senghor.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Algérie : Lotfi Double Kanon provoque à nouveau les autorités avec son clip « Ammi...
- Le livre « Algérie juive » soulève une tempête dans le pays
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan